Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés vendredi du QG des forces kurdes dans la ville syrienne de Kobané (nord) où les extrémistes ont recours à la ruse pour éviter les frappes de la coalition, selon une ONG et un militant.
Face à cette avancée, les forces kurdes de plus en plus désespérées voient leurs munitions diminuer et réclament des frappes plus intenses contre le groupe extrémiste, a affirmé à l'AFP un militant kurde qui effectue des allers-retours dans cette ville frontalière de la Turquie.
D'après ce militant, Mustefa Ebdi, "les jihadistes utilisent des voitures civiles et mettent des drapeaux kurdes sur leurs véhicules pour leurrer les avions de la coalition" internationale dirigée par Washington.
"Les jihadistes ont pris le contrôle du 'carré de sécurité' à Kobané" qui comprend le complexe militaire des Unités de protection du peuple (YPG, principale milice kurde syrienne), la base des Assayech (forces de sécurité kurde) et le siège du conseil local de la ville, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Entré lundi dans la ville, "l'EI contrôle désormais 40% de la ville", après avoir pris l'est de Kobané, connue sous le nom d'Aïn al-Arab en langue arabe, et continue d'avancer dans l'ouest et le sud, selon l'ONG.
"La prise du QG permettra aux jihadistes de progresser vers le poste-frontière avec la Turquie dans le nord de la ville, et s'ils y parviennent, ils assiègeront les forces kurdes dans Kobané", a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Le combat est totalement déséquilibré, les jihadistes étant supérieurs en nombre et en armes et avançant malgré les frappes menées contre eux par la coalition dirigée par Washington.
"La coalition a détruit des véhicules et des positions de l'EI mais n'a pas entravé leur approvisionnement en armes à partir de leurs bastions dans les provinces de Raqa et d'Alep (nord)", d'après M. Abdel Rahmane. Il signale également que le groupe fait venir des renforts
Le militant Mustefa Ebdi affirme voir "beaucoup de frappes", mais "elles ne semblent pas être efficaces car l'EI continue d'avancer".
"Certains combattants m'appellent en pleurant en me disant 'nous ne défendons pas juste Kobané, nous luttons contre le terrorisme", a-t-il.
"Ils remercient la coalition mais l'appelle à intensifier ses frappes contre l'EI", a-t-il poursuivi.
"Kobané, c'est le symbole de la résistance contre l'EI en Syrie, elle combat depuis 25 jours le plus important groupe terroriste au monde", a ajouté le militant.
Selon lui, le risque que cette ville tombe aux mains des jihadistes est désormais élevé.
"Tout combattant kurde est désormais prêt à mourir", dit-il affirmant que les jihadistes ont de nombreux tireurs embusqués dans la ville.
En outre, l'EI a recours à sa marque de fabrique, les voitures piégées. Ainsi, un kamikaze s'est fait exploser vendredi dans une voiture près du QG des forces kurdes, selon l'OSDH, qui n'a pas fait état de bilan dans l'immédiat.
Depuis le début de l'offensive jihadiste dans la région le 16 septembre, près de 500 personnes en majorité des combattants ont péri selon l'OSDH, et quelque 70 villages sont tombés aux mains de l'EI. En outre 300.000 habitants ont pris la fuite, dont plus de 200.000 en Turquie.
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