Les étudiants de Hong Kong, fer de lance du mouvement prodémocratie, ont appelé leurs troupes à se rassembler en masse vendredi après l'annulation par les autorités locales d'une rencontre avec les protestataires.
Les manifestants prodémocratie, qui occupent toujours trois sites à Hong Kong mais en nombre considérablement réduit depuis le début de la semaine, ont demandé à leurs partisans de se réunir vendredi à 19H30 (11H30 GMT) près du siège du pouvoir, dans le centre de l'ancienne colonie britannique.
Ils entendent protester contre l'annulation par le gouvernement d'un rendez-vous prévu pour vendredi. Les autorités ont expliqué qu'elles refusaient de discuter sous la menace d'un renforcement de la mobilisation brandie par les étudiants qui réclament des avancées sur leurs exigences de suffrage universel.
Hong Kong traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Si la Chine a accepté d'instaurer le suffrage universel lors de la prochaine élection du chef de l'exécutif du territoire autonome en 2017, elle entend conserver le contrôle des candidatures, une proposition inacceptable pour le mouvement prodémocratie.
Les manifestants réclament aussi la démission du numéro un de l'exécutif, Leung Chun-ying, considéré comme la marionnette de Pékin.
Depuis le 28 septembre, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues.
Lundi, l'activité est revenue à la normale mais un petit nombre de manifestants continue d'occuper trois sites dans Hong Kong, où des rues sont bloquées par des barricades.
Les analystes estiment que la situation peut perdurer plusieurs semaines, aucune des parties ne semblant prête à la moindre concession.
Pour Sunny Lo, analyste à l'Institut pour l'éducation de Hong Kong, le gouvernement s'est retrouvé quelque peu peu échaudé par la décision des députés prodémocratie du Conseil législatif de lancer une campagne d'obstruction. "Ce n'est pas bon signe, la température monte dans et hors du Conseil législatif", a-t-il dit. "Si le mouvement se poursuit encore plusieurs semaines, je pense qu'une intervention de la police sera inévitable".
La police est discrète depuis qu'elle a arrosé les manifestants de gaz lacrymogène le 28 septembre, ce qui avait décuplé la mobilisation et ému tant à Hong Kong qu'à l'étranger.
Pour Ed Chin, gestionnaire de fonds spéculatifs et membre d'Occupy, principal organisation prodémocratie, les sit-in vont durer. "Les étudiants vont occuper Admiralty", près du siège du pouvoir, "plus longtemps que prévu. Ca pourrait se poursuivre pendant encore quelques semaines à moins que la police ne les disperse par la force", a-t-il dit.
Dans le même temps, les dirigeants du mouvement marchent sur des oeufs, face à la lassitude des sept millions d'habitants dont la vie quotidienne est perturbée.
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