"Ce soir, c'est rap, c'est funk / R'n'B ou bien electro/ Variétés, reggae, rock n'roll (...) / C'est Messi et Ronaldo / LeBron James et Auto-Moto", scande le Français d'origine comorienne, chantre d'un rap "familial", dans le titre "Cosmo" qui résume la diversité de ce troisième album solo publié lundi (Parlophone/Warner).
Quatre ans après le double "La Colombe et le Corbeau" et ses tubes "Hiro" (avec Indila) et "Regarde-moi", Soprano reste fidèle à ce rap le plus souvent chanté qui est sa marque de fabrique depuis ses débuts, au début des années 2000, au sein du groupe Psy4 de la Rime, sous l'aile de IAM.
"J'ai toujours été un extraterrestre", dit à l'AFP le rappeur de 35 ans, de son vrai nom Saïd M'Roumbaba. "Dès mes premiers morceaux, je chantais, et les gens ont dit: +Mais il est fou!+. L'autre chose, c'est que je n'ai jamais eu l'attitude gangster, j'ai toujours été jovial, quelqu'un de normal qui rigole dans ses textes", ajoute-t-il.
Son ambition: continuer à "faire des morceaux totalement différents, pour essayer de ne pas m'ennuyer à faire des choses que j'ai déjà faites pendant 20 ans, pour me surprendre", dit ce rappeur qui "en a marre des cases".
"Il y a eu la question pour Stromae. Stromae, c'est un rappeur? C'est de l'électro? De la variété française? Mais la musique, c'est comme tu veux!", tranche le Marseillais qui écoute autant "du Bruno Mars, du Francis Cabrel, du Jacques Brel" que le rock de "Linkin Park et de Coldplay".
- Antiraciste avec 'la banane' -
L'un des morceaux phare de ce nouveau disque, "Clown", avec une mélodie plutôt pop, une rythmique électro et des paroles tourmentées, doit ainsi beaucoup au phénomène belge Stromae.
"L'inspiration est venue grâce aux murs qu'il a cassés. Je me suis dit: +Alors, on peut faire des morceaux qui bougent avec des thèmes réfléchis, voire même tristes...+ Grâce à des gens comme Stromae, les gens se décomplexent et font de la musique comme ils le sentent", confie-t-il.
Autant de "mondes différents" que Soprano se propose de faire cohabiter dans sa "Cosmopolitanie", néologisme créé par le rappeur il y a quelques années pour qualifier la diversité de sa ville de Marseille (sud).
Une diversité que veut promouvoir plus que jamais le chanteur, qui avait participé en mai 2011 à un concert célébrant le 30e anniversaire de l'élection du président socialiste François Mitterrand et se désole aujourd'hui de la victoire du Front national (extrême droite) aux dernières municipales dans un secteur de Marseille.
Dans le furieux "Préface" en ouverture du disque, ce père de trois enfants continue ainsi de dénoncer le racisme mais "en gardant la banane à la Dani Alves". Une référence au geste du défenseur brésilien du FC Barcelone qui, en avril, avait réagi avec humour à une attaque raciste en mangeant une banane jetée par un spectateur.
Les mélodies taillées pour la radio ne doivent pas empêcher les "messages", estime le rappeur, qui accorde une place importante à la religion. "Etre musulman, c'est très difficile aujourd'hui, car on est obligé de justifier qu'on n'est pas comme ça", regrette-t-il en référence à l'extrémisme islamiste. "Toutes les religions, c'est des religions de paix, c'est les hommes qui font n'importe quoi avec... Mais il y a des fous partout, chez les musulmans, chrétiens, les juifs, dans le rap."
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