Signée en 2006, une convention avec l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), permet de redonner peu à peu un coup de jeune au quartier : 110 logements ont déjà été rayés de la carte. D'autres attendent leur tour ces prochains mois. En remplacement, 250 nouveaux logements, dont 190 en habitat privé, doivent à terme sortir de terre.
Sortir de l'isolement
Ici plus qu'ailleurs, la mixité sociale est à rééquilibrer puisque 94 % de l'habitat sont estampés HLM. La volonté de la Ville de désenclaver le quartier est manifeste. La démolition de l'immeuble Espérance prévue en 2011 permettra de tracer une route qui reliera directement la place de la Liberté, coeur de la Guérinière, à la rue de Falaise, axe routier majeur à Caen. L'édifice Bienfaisance connaîtra le même sort pour qu'une rue soit tracée.
"Le principal dossier d'urbanisme restant à traiter concerne la place de la Liberté. Le projet proposé ne nous a pas convaincus, souligne Xavier Le Coutour, maire-adjoint en charge du renouvellement urbain. Les modifications à venir sont encore nombreuses. A terme, 245 autres logements seront bâtis d'ici à 2014 au nord-est du quartier. Quant à la salle Gutemberg située au centre de la Guérinière et fermée depuis cinq ans, elle doit être rénovée pour accueillir une cafétéria, une salle de spectacle et une salle des fêtes. La rénovation urbaine suscite certaines réserves. Retraitée et résidant à la Guérinière depuis quinze ans, Christiane Georges estime qu'il "est plus avantageux pour nous de bénéficier d'une rénovation que des constructions car les loyers dans le neuf sont trop élevés, alors que dans l'ancien ils n'ont pas trop augmenté". "Des balcons refaits, de nouveaux immeubles, c'est bien beau mais ça ne donne pas de travail aux jeunes du quartier", observe aussi Dahmane Belazzoug, président de l'association La Boutique. "A côté de la rénovation urbaine, il faut trouver les moyens pour que les gens rompent avec l'isolement social, notamment en proposant des activités". Des notes d'optimisme émergent malgré tout. Je sens des améliorations, le coin a drôlement changé, affirme Laurent Anjou, du salon de coiffure Hair Light. Et Xavier Le Coutour note qu'à nouveau des Caennais en quête d'un logement social demandent le quartier.
Maxence Gorréguès
Quatre repères pour mieux comprendre
> Origines. Un écuyer du roi, François de la Guérinière, donna son nom au château construit au XVIIIe, au village proche et à son hippodrome, tous trois détruits depuis.
> Tonneauville. A la Libération, on construisit le long de la rue de la Guérinière des logements provisoires pour reloger les sinistrés. Le village fut surnommé Tonneauville.
> Pauvreté. Près de 50 % des ménages habitant à la Guérinière vivent sous le seuil de pauvreté. Le revenu médian annuel par adulte est de 7 000 euros.
> Chômage. Le taux de chômage des habitants de la Guérinière en âge de travailler approche les 45 %. 38 % des demandeurs d'emploi le sont depuis plus d'un an.
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