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Le personnel du centre hospitalier d'Alençon toujours très inquiet

Sur le manque d'attractivité du centre hospitalier : aucune réponse. Sur la surcharge de travail : aucune réponse. Sur le manque de confiance des médecins de la ville : aucune réponse. La colère gronde dans le personnel du « Chic », le centre hospitalier intercommunal Alençon/ Mamers : après une réunion de CTE jeudi après-midi et un Conseil de surveillance ce vendredi matin 3 octobre, il n'y a aucune réponse aux principales interrogations.

Le personnel du centre hospitalier d'Alençon toujours très inquiet

L'intersyndicale du Chic avait invité le personnel a une réunion d'information ce vendredi après-midi. Une soixantaine d'agents y ont participé, en l'abscence de représentants de la direction de l'établissement. La colère gronde après la réunion de CTE et le Conseil de surveillance, il n'y a aucune réponse aux principales interrogations.

En revanche, la suppression de 35 postes d'aides soignantes est confirmée. De même que la suppression de RTT. Seule maigre consolation : les employés en CDD retrouvent 10 RTT.

« Le paquebot coule. On entend plein de choses. On ne sait plus où on en est » lance une employée. « Les salaires, ils seront payés ? » interroge une autre. Une déléguée syndicale explique que la ligne de trésorerie de l'hôpital a été réduite, que certains fournisseurs ne sont plus payés, ni les taxes sur les salaires. Mais les salaires, eux, seraient garantis.

L'argent, c'est aussi l'investissement : le Ministère de la Santé a promis 2 millions d'euros pour remettre à niveau le service réanimation. Les organisations professionnelles estiment qu'il faut aujourd'hui au moins 10 millions d'euros pour remettre l’établissement à niveau.

La colère est là: « on a laissé 1/2h de repas et on a perdu 5 RTT, on a quoi en retour ? Rien » s'énerve quelqu'un.

Les réactions fusent lorsque la question du manque d'attractivité du Chic est abordée : « la direction a dit que c'est à cause de la banderole que les syndicats ont mis à l'entrée de l'hôpital » explique une déléguée syndicale. « Il faudrait autre chose avant qu'on enlève notre banderole : il faudrait que le directeur se remette en cause ! » rétorque un agent. « Avant, il n'y avait pas autant de cadres supérieurs dans l'hôpital et ça ne marchait pas plus mal » rétorque un autre.

« Pourquoi le directeur ne vient-il pas aux réunions d'information du personnel » interroge quelqu'un « on ne le connaît pas. On ne le voit jamais. Et s'il vient dans un service, il ne dit même pas bonjour ». Le divorce est visiblement consommé entre la tête et la base. Certains menacent même d'aller le séquestrer : « tant qu'on ne gène pas le bon fonctionnement de l'hôpital, il ne nous entend pas ». L'annonce par un vulgaire mail de la suppression de RTT en plein mois d'août a signé la rupture : « ce directeur ne remet à aucun moment en cause sa politique de gestion, il nous prend pour des moins que rien … nous on y tient à notre hôpital, lui il s'en fout » s'emporte une employée.

« Et la suppression des RTT, il a même pas été capable de gérer ça : les cadres sont livrés à eux-même, dans certains services c'est 10mn de moins à l'embauche, dans d'autres c'est ½ journée en moins par mois... or certains services ont besoin des autres pour fonctionner ; on fait quoi ? » interroge quelqu'un.

Le temps passe. Il faut aussi préparer la réunion du 13 octobre prochain à l'Agence Régionale de Santé (ARS).

« Au départ, c'est l'hôpital qu'il faut défendre », entend-on. Mais bien vite la suppression de RTT revient sur le tapis, ainsi que les suppressions de postes « sinon on ne pourra plus faire le ménage, lever les patients, faire les toilettes », explique une cadre.

Les plus remontés suggèrent une grève illimitée, reconductible, expliquent « c'est un rapport de force, on est au pied du mur ».

Ce bras de fer avait débuté le 27 mai par une grève, puis une autre le 3 juin, puis une rencontre le 24 juin avec l'ARS, puis l'envahissement du Conseil d'Administration le 30 juin.

8000 alençonnais ont signé une pétition de soutien.

Pour l'intersyndicale du Chic : Liliane Anfray (FO) et Nadine Roucin (CGT):

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