“Jusqu’à 80”, précise Philippe Lailler, adjoint au maire en charge de la sécurité. Le dossier, il ne s’en cache pas, est “compliqué” à mettre en oeuvre. Techniquement d’abord. Chaque installation doit être minutieusement étudiée. Un groupe de travail planche d’ailleurs actuellement pour pouvoir, d’ici à la fin de l’année, soumettre au vote du conseil municipal une cartographie précise de l’implantation des caméras. Le port, et ses nombreux bars, sera largement équipé. Tout comme la rue Ecuyère. “C’est un outil supplémentaire pour améliorer la tranquillité des Caennais”.
Plus largement, tous les quartiers sensibles seront pourvus. Objectifs : réduire le nombre de passages à l’acte malveillant et permettre la transmission à la police ou à la justice, sur réquisition, de preuves matérielles. “Caen est une des rares villes de cette taille à ne pas être encore équipé”, relève l’élu qui, avant l’été, s’était rendu au Havre (175 caméras) : “un modèle”, estime-t-il.
Un projet à un million d’euros
A Hérouville, treize caméras filment déjà, 7 jours sur 7, 24h/24, cinq points “névralgiques”, indique Rodolphe Thomas, le maire (MoDem). “La vidéo-protection, ça n’est pas La réponse. C’est une réponse”, poursuit l’élu. Depuis leur mise en service, à l’été 2013, les faits de délinquance constatés ont en moyenne diminué “de 40 à 50%”.
“C’est un moyen. Cela ne va pas résoudre tous les problèmes de sécurité publique”, concède Philippe Lailler qui espère pour Caen des caméras actives, capable de filer un suspect, d’identifier une plaque minéralogique ou d’alerter en temps réel les forces de l’ordre. Le tout, avec aux manettes, des personnels habilités, installés devant les écrans géants d’un centre de supervision urbain. Celui-ci pourrait voir le jour dans les locaux de la police municipale, près de l’Hôtel de Ville. “Une salle des commandes”, résume Philippe Lailler. Coût estimé de l’investissement global : “un million d’euros environ”.
Des caméras aux arrêts de tramway
En périphérie caennaise, le nouveau maire UMP d’Ifs, Michel Patard-Legendre, envisage lui aussi de surfer sur cette vague, qualifiée parfois d’intrusive. “C’était une promesse de campagne. Ca n’est pas du flicage. C’est pour la protection des biens et des personnes”, rappelle-t-il. L’élu entend travailler de concert avec Caen, “pour avoir une cohésion sur l’implantation des caméras”. Voire peut-être même envisager une commande groupée. Hérouville pourrait profiter de l’occasion pour densifier son réseau de vidéo-protection. Le maire de la commune, aussi président du syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération, Viacités, n’exclut pas non plus de doter les arrêts de tramway de cette technologie. A Ifs, le terminus Jean Vilar est d’ailleurs souvent la cible d’incivilités.
Repères
- Intrusif ? Seuls sont filmés les voies, lieux et bâtiments publics. Les caméras actives disposent d’un système de brouillage automatique pour les lieux privés.
- 30 jours C’est le temps de conservation des données qui sont enregistrées par les caméras. Cela peut dépasser ce délai en cas de procédure judiciaire en cours.
- Droit Toute personne peut accéder aux enregistrements la concernant et en vérifier la destruction dans le délai fixé par l’autorisation préfectorale.
- Effectif Plus de caméras dans les rues, moins de policiers sur le terrain ? “Non”, affirme Philippe Lailler qui promet de ne pas toucher aux effectifs.
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