Quelle importance ont les élections sénatoriales ?
"Le Sénat constitue avec l’Assemblée nationale le Parlement. A ce titre, il vote les lois et le budget. Les sénateurs, comme les députés, exercent le pouvoir législatif. Cependant, en cas de désaccord, l’Assemblée nationale a le dernier mot. De plus, le Sénat ne peut pas voter une motion de censure contre le gouvernement. Les sénateurs sont élus, par moitié, tous les 6 ans par un collège composé d’élus (des délégués municipaux, des conseillers généraux, des conseillers régionaux et des députés), dans un cadre départemental. Leur nombre varie selon la population ; si dans le Calvados on dénombre 3 sénateurs, il y en a 2 dans l’Orne. Le mode de scrutin diffère selon le nombre de sénateurs. Ainsi, dans les départements comprenant 3 sénateurs ou plus, on applique la représentation proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne. Dans les départements ayant 1 ou 2 sénateurs c’est un scrutin uninominal ou plurinominal majoritaire à 2 tours. Enfin, la parité s’applique dans les départements possédant 3 sénateurs et plus."
Quelle sont les enjeux dans le Calvados ?
"Trois sénateurs sont élus dans le département du Calvados. Le 28 septembre prochain René Garrec et Ambroise Dupont ne se représentent pas. Seul le sénateur sortant Jean-Léonce Dupont sera candidat à sa propre succession. A ce jour, 9 listes se sont déclarées. Les grands électeurs devront choisir deux nouveaux sénateurs. Si Jean-Léonce Dupont semble tenir la pôle position, la lutte sera serrée entre l’UMP, l’UDI et le PS. Les changements intervenus lors des élections municipales de mars dernier et le contexte national favorise l’UMP qui peut espérer réaliser un doublé. Mais le parti devra composer avec une personnalité bien implantée en la personne de Jean-Léonce Dupont et un mode de scrutin plus difficile".
Quel enseignement tirer des élections de 2008 ? Y a-t-il d'importantes nuances avec 2014 ?
"Les résultats de 2008, malgré les défaites enregistrées par la droite aux élections locales depuis 2004, montrent une très grande stabilité. Les trois sénateurs sortants (Ambroise Dupont, Jean-Léonce Dupont et René Garrec) sont réélus. Le mode de scrutin était différent. Le département du Calvados élisait alors ses sénateurs au scrutin majoritaire. Dès le premier tour Ambroise Dupont et Jean-Léonce Dupont réalisent de très bons scores avec respectivement 46.8% et 48.4% des SE. René Garrec, bien qu’en ballottage favorable, réalise un score plus décevant avec 38.8% des SE. Clotilde Valter est reléguée à plus de 11 points avec un score de 27%. Pourtant, au second tour, la dynamique électorale porte la candidate socialiste. En effet, René Garrec gagne de justesse. Il totalise 47.3% des SE contre 44% à son adversaire. Il progresse de moins de 10 points tandis que, Clotilde Valter, progresse de 17 points. Les grands électeurs ont fait confiance aux trois sortants tout en adressant un avertissement à René Garrec".
Le sénat peut-il basculer à droite ?
"Le département du Calvados n’est pas concerné par le renouvellement de 2011. Pourtant lors de ce renouvellement, pour la première fois de l’histoire, le Sénat bascule à gauche. C’est la conséquence directe des victoires du PS et de ses alliés aux dernières élections locales. La gauche gagne 21 sièges. Elle détient 176 sièges contre 161 pour la droite. Cependant la majorité au Sénat est relative car 6 groupes composent cette Assemblée.
Il faut y ajouter 6 sénateurs n’appartenant à aucun groupe. Cette répartition politique entraîne une très grande indépendance de la Chambre haute. Ainsi, le budget 2014 n’a pas été adopté par le Sénat à la suite de l’opposition du groupe communiste.
Compte tenu de cette composition politique et des changements intervenus en mars dernier, le Sénat pourrait basculer le 28 septembre. Cependant, la droite devra batailler dans les départements renouvelables car elle possède déjà de nombreux sièges. Si la gauche possède quelques bastions à l'image de l'Ariège (terre d'élection du Président actuel), elle sera en difficulté dans d'autres départements tels que les Bouches-du-Rhône ou la Haute-Garonne. Reste à savoir si le contexte national prendra le pas sur les considérations locales."
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