Depuis 2007, le Docteur Sadeq Haouzir ne va plus beaucoup à la rencontre de ses clients. Ce psychiatre qui officie au centre hospitalier du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen, est l’un des pionniers français de la télépsychiatrie, un dérivé de la télémédecine pratiquée depuis des décennies dans d'autres pays. “Je délivre des expertises à plus de 60 établissements médico-sociaux. Deux tiers sont des maisons de retraite”, explique le médecin. Concrètement, le principe est simple : “Un patient se rend dans un établissement qui peut faire appel à nos services. À l’aide d’une télévision, d’une caméra et d’un boîtier, nous pouvons diagnostiquer.”
Un gain de temps précieux
Pour le Docteur, la télémédecine permet d’abord un gain de temps : “Nous sommes dans une région qui manque de professionnels de santé avec un ratio soignants-patients inférieur à la moyenne nationale. Je me déplace dans des Ehpad du Pays de Bray depuis 1999 et un tiers de mon temps était perdu en déplacements. Ce temps désormais gagné peut être réutilisé dans notre corps de métier.” Ainsi, alors que l’équipe mobile qui va sur place faisait hier entre 150 000 et 200 000 km annuellement, elle en fait aujourd’hui 10 % de moins grâce à la télémédecine. “Ce gain nous permet non plus d’intervenir dans 30 Ehpad mais dans 33.”
Pratique pour tout le monde
Aujourd’hui, soignants et patients semblent convaincus par la méthode. “Pour les patients, c’est aussi plus pratique. S’il va voir un généraliste pour une fracture à Neufchâtel, le traumatologue à Rouen peut directement interpréter la radio à distance et le client n'a plus à se déplacer.” La télémédecine semble donc promise à un bel avenir. Aucune discipline ne semble en être exclue, même si la radiologie et la psychiatrie ont pris un temps d’avance. Mais attention, pour le docteur Haouzir, pas question de tout miser sur la télémédecine : “Cela doit rester un dispositif d’appui.”
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