Comme à chaque rentrée de septembre, la mairie bayeusaine a publié son nouveau magazine municipal, le "Bayeux à Vivre" N° 68. Le document de 20 pages permet à la collectivité de mettre en avant les réalisations, les projets et les rendez-vous locaux.
Comme l'exige la loi, une page est dédiée à l'expression des différentes listes qui siègent au sein du conseil municipal. Les élus de la majorité s'inquiètent ainsi ce trimestre des prochaines baisses de dotations de l'Etat. Ceux de la "minorité", la liste de gauche, "Bayeux, c'est vous" anticipent le prochain débat autour du transfert de la médiathèque. Et, à la place de l'espace réservé au premier et seul élu Front National bayeusain, la rédaction fait apparaître un message en italique indiquant que le droit d'expression de Serge Michelini n'a pu être publié.
A propos de loi et de liberté
"L'expression politique de la liste Bayeux Bleu Marine FN ne peut être publiée ici au motif qu'elle pouvait contrevenir aux dispositions de la loi du 29 juillet 1881 relatif à la liberté de la presse telles que rappelées par l'article 24 du réglement intérieur adopté par le conseil municipal le 25 juin dernier selon le textes "ne doivent pas contenir de propos injurieux, diffamatoires, discriminatoires ou portant atteinte à l'ordre public ou étant de nature à constituer une provocation aux crimes et délits", précise la rédaction, ajoutant que la rédaction du Bayeux à Vivre "ne peut pas modifier le contenu de textes transmis, mais les propos contenus dans les dits textes peuvent engager la responsabilité du Directeur de publication".
Après avoir fait parvenir à cette même rédaction, le trimestre dernier, un texte difficilement compréhensible, l'élu frontiste, aurait envoyé un texte aux relents islamophobes revenant sur deux épisodes récents de la vie publique bayeusaine : une prise de parole du maire de Saint-Vigor-le-Grand lors d'un conseil communautaire et un concert à la cathédrale Notre-Dame. Rappelons que quelques jours après sa déclaration de candidature, en novembre dernier, il avait été démontré que l'internaute Michelini se laissait aller à des écrits de la même veine sur des forums.
Le jeu de la victimisation
Pour le maire de Bayeux, Patrick Gomont, le texte rejeté par la municipalité pourrait apporter la preuve que Serge Michelini était bien l'auteur des écrits islamophobes révélés lors de sa déclaration de candidature.
"Nous avons demandé à M. Michelini de réécrire son texte. A plusieurs reprises. Tout cela est confirmé par mail. Les deux textes qui nous ont été adressés étaient impubliables, contraires à notre éthique. Ce sont des propos qu'on ne peut pas avoir dans un journal municipal et encore moins de la part d'un élu. Nous serions tombés sous le coup de la loi et nous aurions fait la Une de tous les médias avec de tels écrits. Je préfère qu'il soit victimisé plutôt que de publier ce genre de choses".
Sollicité pour s'expliquer, Serge Michelini a été injoignable toute la journée.
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