Pouvez vous nous rappeler les grandes lignes de ce projet qui va se terminer autour de 2015?
Le rétablissement du caractère maritime, cela consiste à remettre le mont dans sa nature. Cela comporte deux notions. Son identité et son histoire, qui est faite de spiritualité. Je repète souvent que jamais le Mont ne serait devenu ce qu'il est s'il n'y avait pas eu un jour l'intervention de l'archange Saint-Michel pour demander la création d'un lieu de culte. Et après, l'histoire de l'homme a fait le reste. Ce lieu est porteur de spiritualité, d'histoire et de patrimoine. ET il est dans la Baie. Le Mont est ce qu'il est parce qu'il est là où il est. Les interventions de l'homme ont menacé cet écrin historique de sable et d'eau. Le projet vise à maintenir ce lien.
Concrètement, que faites-vous, où allez-vous ?
C'est une opération unique, dans tous les sens du terme. Il y a plusieurs chantiers pour réussir à rétablir le caractère maritime. Il y a le chantier du barrage, qui a commencé en juin 2006, et qui est maintenant terminé puisque le barrage fait des chasses depuis mai 2009. Maintenant, il y a le chantier du nouveau parc de stationnement qui a commencé à la mi-juillet (lire La Manche Libre du 2 octobre 2010). ET nous sommes en ce moment en train d'attendre les offres des entreprises pour les trois gros chantiers qui sont à venir et qui vont démarrer cet hiver, je veux parler de l'aménagement hydraulique, en amont et en aval du barrage, de la réserve d'eau et des ouvrages d'art, la nouvelle digue, le nouveau pont qui vont permettre d'accéder au Mont dès 2014 – 2015.
Cette digue sera parcourue par des navettes, véritables sujets de discorde. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Moi, mon boulot, c'est de faire en sorte qu'on voit ce qui rapproche les gens. Il y a effectivement dans ce qui ne rapproche pas les gens la place de départ des navettes. Je voudrais quand même dire que dans ce sujet de la délégation de service public, il y avait une bonne douzaine de sujets compliqués. Nous avons trouvé un consensus entre l'Etat, la Normandie, la Bretagne, la Manche, l'Ille-et-Vilaine, la commune du Mont-Saint-Michel et les communes avoisinantes, excusez du peu, et il y a un sujet qui n'a pas fait l'objet d'un consensus pour l'instant. Je suis très optimiste car tout le monde est d'accord sur les besoins à satisfaire.
Pour que tout le monde comprenne ce désaccord, les navettes ne partiront pas du parking, mais d'un peu plus loin. Pourquoi?
Il faut replacer les choses dans leur contexte. L'appel d'offres que nous avions lancé comportait l'obligation pour les quatre candidats retenus de faire deux propositions. Une proposition d'obligation de moyens, de mettre un prix sur une solution développée par le syndicat mixte, et l'obligation de proposer des variantes. Le départ au barrage a été choisi parmi ces variantes. Toujours dans ce cahier des charges figuraient 18 objectifs, parmi lesquels l'aspect financier. Je ne veux pas rentrer dans les chiffres, mais je veux simplement dire que plus on fait faire de distance aux navettes, cela coûtera forcément plus cher. Donc la solution du départ au nord est moins coûteuse.
Une navette partira pourtant du parking. A qui s'adressera-t-elle?
Celle qui part du parking est réservé aux Montois, ceux qui habitent au Mont, aux salariés des établissements du Mont-Saint-Michel et aux personnes à mobilité réduite.
A également été évoqué la possibilité d'ouvrir cette navette aux visiteurs les plus réguliers.
Les élus du syndicat mixte ne sont pas sourds. Ils ont entendu que certains mettaient en avant les inconvénients de la solution de départ au barrage et qu'il y en aurait aussi eu en partant au milieu du parking. Notre devoir est de faire en sorte de lisser ces difficultés. Parmi les inconvénients, il y a effectivement que les gens du coin, dont entre parenthèses je suis, c'est sans doute fatiguant, et énervant pour eux, quand ils vont trois fois par mois au Mont-Saint-Michel d'être obligés de faire 750 mètres à pied minimum à chaque fois. On réfléchit à l'hypothèse d'ouvrir cette ligne montoise aux abonnés.
L'efficacité des barrages est-elle prouvée?
Oui. Doublement. Elle est visuelle. Les guides qui traversent la baie tous les jours voient bien qu'il y a des changements. Qui sont visibles à deux endroits au Mont-Saint-Michel, à l'ouest du Mont, le lit du Couesnon s'est élargi de 300 mètres à peu près, et à l'est du Mont, les herbus ont reculé de 80 mètres en un an et on observe des talus d'érosion à cet endroit là.
Quelles sont les prochaines échéances ?
Beaucoup de choses. Le parking sera terminé à la fin du mois de novembre 2011. Il reste à définir quelles vont être les conditions d'accueil et de desserte de demain. Nous allons rencontrer pour paramétrer tout cela tous les gens concernés, les guides de la Baie, les salariés du Mont, les tour opérateurs, pour définir quels sont les paramètres qui donnent le meilleur niveau de qualité.
Deuxième chantier sur le terrain, les aménagements hydrauliques
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.