Dans le but d'enserrer les Allemands dans une nasse, les alliés convergent vers Rouen. Les Canadiens progressent alors sur deux fronts : à Elbeuf qui est libéré le 25 août et dans la forêt de la Londe où les combats sont extrêmement violents. Les Allemands refluent alors vers la Seine dans le but d'établir une ligne de défense et cherchent à tout prix à gagner la rive droite.
A Rouen, les ponts sont détruits par les bombardements et les Allemands installent des passages provisoires, appellés des "portières" : péniches assemblées par des madrillets. Mais les alliés ont acquis la suprématie aérienne et pilonnent les lignes allemandes rassemblées à Rouen sur la rive gauche.
Le 25 août, un avion de reconnaissance survole les quais et à 19h30, 150 bombes explosives et incendiaires sont larguées sur la rive gauche. Cette salve est suivie d'une deuxième session à 23h30 qui anéantit les lignes ennemies. Grâce à ces bombardements, les Allemands n'ont pas pu installer une ligne de défense sur la Seine.
Des Canadiens accueillis en héros
A ce moment-là, l'armée allemande est complètement désorganisée ; l'heure de la débâcle a sonné. Les 25 et 26 août, les Allemands brûlent leurs archives et détruisent le standard téléphonique localisé au niveau de l'actuel espace du palais. Ils dynamitent 5km de quais dans le port de Rouen pour le rendre inutilisable par les alliés.
Le 29 août, les Canadiens se dirigent vers Rouen via Saint-Aubin-lès-Elbeuf et atteignent le plateau ode Boos. Pendant ce temps la résistance s'organise, le Comité Départemental de Libération (CDL) appelle à l'insurrection et ce sont les résistants eux-mêmes qui libèrent Mont-Saint-Aignan 30 heures avant la libération de Rouen. Le 30 août, le 3e régiment d'infanterie canadien les Stormont Dundas and Glengary Highlanders montent un camp près de l'église St Paul.
A 15h le drapeau tricolore est hissé sur l'hôtel de ville puis à 16h30 un motocycliste canadien et deux jeeps partent en reconnaissance vers la place de l'hôtel de ville, alors déserte. Le Comité Départemental de Libération remplace directement les dirigeants et procède alors à des arrestations de "collabos" en évitant toute effusion de sang grâce à une organisation stricte.
Les Canadiens sont accueillis en héros par les populations locales ravies que leurs libérateurs parlent leur langue. Ceux-ci ne s'attardent cependant pas à Rouen mais se dirigent vers Dieppe pour laver l'affront de l'opération Jubilée d'août 1942. Une tentative de débarquement qui s'était soldée par le massacre des troupes canadiennes.
REPERES
- Les dates : Les alliés bombardent intensément les divisions allemandes rassemblées à Rouen la semaine précédant la libération. Rouen est libéré le 30 août 1944 par les troupes canadiennes.
- Les chiffres : Une semaine avant la libération, 50 000 hommes et 13 000 véhicules allemands parviennent à traverser la Seine vers la rive droite. Après les derniers bombardements, 338 corps de soldats allemands non identifiés sont retrouvés dans les décombres rive gauche. Juste après la libération, 287 "collabos" font l'objet d'un mandat d'arrestation.
- A Lire :
- Jacques Raymond, La Libération de Rouen chez Liberté Normande.
- André Maurois, Rouen dévasté chez Ass. le Pucheux.
- Gontran Pailhès, Rouen et sa région pendant la guerre 39-45 chez Bertout.
- Daniel Rose, L'enfer de la rive gauche, autoédité.
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