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Avec l’expérience acquise grâce à la catastrophe, Thierry Leclerc sait qu’en cas de nouveau coup dur, il ne gérerait pas de la même manière. “J’aurais dû immédiatement faire appel à un huissier et à un expert pour faire constater les dégâts”, regrette encore ce commerçant de la rue Saint-Laurent, gérant d’International Design. Comme dans toutes les autres boutiques de la rue, l’eau est montée bien haut lors de l’épisode orageux exceptionnel du 22 juillet 2013. Alors en vacances depuis trois jours en Gironde, il a dû revenir en urgence, à la rescousse de son enseigne. “Je n’avais qu’une seule obsession : tout assécher le plus vite possible.” Mais les dégâts sont trop importants pour espérer rouvrir rapidement : plancher gondolé, mobilier abîmé, une partie du toit effondrée sous le poids de l’eau... Sa boutique ne rouvrira que dix mois plus tard, début juin, après tous ses confrères de la rue.
Tout n’est pas rentré dans l’ordre
Comme pour de nombreux sinistrés, il a d’abord fallu attendre la fin des vacances d’été pour obtenir des devis de réparation à présenter aux assurances. Et dans son cas, la sienne et celle de son propriétaire se sont renvoyé le dossier. Il a alors fait appel à un avocat début décembre pour débloquer la situation. Si les travaux sont désormais terminés, il n’a toujours pas reçu le moindre euro d’indemnités, pour une perte d’exploitation qu’il estime à deux années d’activités.
“La chose positive avec cette catastrophe, c’est la solidarité qui est née naturellement”, commente son voisin, Julien Delaunay, gérant de la boutique Deco Room, où l’eau est montée jusqu’à 1,20m.
Thierry Leclerc n’est pas le seul à qui les inondations de juillet 2013 ont coûté très cher. Quatre propriétaires de la rue Guerrière à Caen, dans le quartier Saint-Jean Eudes, n’ont toujours pas récupéré leur maison. Un arrêté municipal pris dans les jours qui ont suivi le déluge les a contraints à abandonner leur bien. Seul André Lechevrel et sa femme ont décidé de s’y maintenir contre l’avis des autorités. “Je n’avais jamais vu une telle intempérie ici”, confie cet homme qui fit construire sa maison en 1963, au dos d’une ancienne carrière. Ici, le plan d’évacuation de l’eau a clairement fait défaut, une piscine naturelle se formant à la jonction de plusieurs rues, aspirant notamment une voiture.
Du côté de la mairie, le décret d’état de catastrophe naturelle a permis le déblocage des fonds nécessaires à la réhabilitation des bâtiments municipaux, à hauteur de 415 000 €, même si la franchise de l’assurance a dû être payée. Par ailleurs, une enveloppe de 528 000 € a dû être consacrée aux installations sportives, dont 460 000 € uniquement pour le toit du stade d’Ornano, mis à mal par la pluie.
A l’université où des sous-sols avaient été inondés, tout a été remis en état. En revanche, les livres de la bibliothèque, abîmés par l’eau, sont encore en traitement grâce à un financement du Conseil régional, avant leur restauration à venir.
Repères
- Le principal épisode orageux s’est abattu sur Caen, dans l’après-midi du 22 juillet 2013, suivi d’un second très important également, le 27.
- Le 22 juillet 2013, il est tombé en un peu plus de 2h30 à Caen, l’équivalent d’un mois et demi de pluies d’un mois de juillet normal, soit 80 millimètres.
- La municipalité caennaise a traité près de 1 500 dossiers directement liées aux inondations : 1 100 de particuliers et 400 de commerces ou d’entreprises.
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