10 ans que la peintre caennaise Yvonne Guégan n’est plus. Mais dans un recoin paisible du quartier Saint-Ouen, sa maison colorée continue de s’animer comme si de rien n’était. “Pour un peu, on dirait qu’elle va revenir d’un instant à l’autre, qu’elle est partie faire les courses...”, songe encore Jocelyne Mahler. Cette dame au regard bienveillant est une amie fidèle d’Yvonne Guégan : il y a 10 ans, cette dernière lui propose, à sa grande surprise, de devenir sa légataire universelle, qui devra gérer toutes ses œuvres à sa mort. Une mission qu’elle a pris à bras le corps, abandonnant au passage ses projets. “Depuis, c’est Yvonne à 100%.”
Elle fait de la maison du 22 rue Geo Lefèvre un musée, qui accueille chaque année plus d’un millier d’écoliers et de visiteurs, et un atelier, où 19 artistes en résidence permanente profitent de l’hospitalité qu’a su préserver Jocelyne Malher, aidée de son “cher et tendre”, Jean, et de bénévoles. Régulièrement, des enfants en difficulté viennent aussi y retrouver une sérénité perdue. “Yvonne essayait toujours d’aider les autres. A travers ce rôle “social”, nous la faisons revivre, en quelque sorte.”
La flamme d’Yvonne, à Buckingham Palace
Au salon autour d’un thé, comme le faisait Yvonne l’après-midi, il est plus aisé d’imaginer quelle pouvait être l’ambiance du lieu. Là, son “héritière” égrène ses moments de vie partagés entre rires et peines. “Sacrée Yvonne !” Que deviendra sa maison, quand à son tour elle partira ? “Je ne pense qu’à ça... Personne n’en veut”, regrette-t-elle. L’aura de la peintre de Caen continue pourtant de s’étendre : récemment, un modèle réduit et doré de sa Flamme, installée sur la plage d’Ouistreham, a été offerte à la Reine Elizabeth. Elle trône aujourd’hui quelque part à Buckingham Palace...
Louis-Sébastien Jacquel-Blanc
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