Comment s'est fait votre transfert en NHL ?
Cela a commencé il y a deux ans. J'avais failli partir à Chicago, mais une blessure m'en a empêché et ça ne s'est pas fait au dernier moment. Depuis, je n'avais plus eu de contact avec aucun club de NHL, c'était le silence radio.
Mais depuis les play-off avec mon équipe en Suède, je sentais que quelque chose pouvait bouger. Nous avons remporté le championnat sans jamais baisser de tempo et c'est cette constance que recherchent les clubs de NHL. Les performances pendant le mondial en Biélorussie m'ont aidé ensuite. Je me suis retrouvé dans le top pointeurs et quand je regardais les joueurs derrière moi... A 29 ans, c'était maintenant ou jamais.
Que connaissez-vous de la NHL ?
Pour dire vrai, je ne suis pas du tout le championnat. Mais je sais que cela va être totalement différent. En Suède, nous sommes chouchoutés. En NHL, c'est avant tout un business. Nous sommes payés pour faire notre travail, point.
Appréhendez-vous ce changement ?
Il y a deux ans, quand j'ai failli partir à Chicago, j'étais un peu stressé de partir en NHL. Mais aujourd'hui, je n'ai plus peur. Si je dois me faire dérouiller, je me ferai dérouiller. En Suède, je suis connu pour être un joueur d'équipe, prêt à donner ma tête au bourreau. Ce sera pareil là-bas.
Vous vous êtes déjà installé à Philadelphie ?
Non, pas encore, je n'y suis pas encore allé. Mais un de mes très bons potes vit là-bas, je vais pouvoir loger chez lui en attendant. Cela va m'aider mentalement. Je sais simplement que je vais mener une autre vie totalement différente. Je ne réalise pas encore, tellement de choses se sont passées depuis le Mondial...
Revenons sur votre parcours. Avant Rouen, il y a eu le Sud et la région parisienne.
J'ai commencé le hockey sur glace à l'âge de 3 ans. Je suis passé par Montpellier, Nîmes, Avignon. Puis nous sommes allés habiter à Paris. J'ai alors fait un essai à Viry-Châtillon, le grand club pour les jeunes de la région. Je suis resté cinq ans là bas, j'y jouais avec mon frère aîné.
C'est là que Rouen vous repère. Racontez nous vos années normandes.
Je suis arrivé là bas en catégorie cadets, avant de monter en équipe juniors puis en équipe professionnelle. J'ai fait mon premier match pro à 17 ans. Mon meilleur souvenir ici remonte à la finale de championnat disputée avec l'équipe Juniors. Nous avions une équipe intouchable. Le club avait mené une grande campagne de communication et il y avait des affiches géantes placardées dans toute la ville. On avait la pression ! Et finalement, on a éclaté toutes les équipes.
C'est aussi lors de vos années chez les Dragons que vous avez connu pour la première fois l'équipe nationale.
J'ai été sélectionné en équipe de France à 18 ans, en 2003. J'ai remplacé un joueur blessé au pied levé. Je dois beaucoup cela à mon entraîneur en Juniors qui s'est beaucoup occupé de moi. Il me parlait déjà de NHL à cette époque. J'avais du mal à le croire mais il m'a fait suer aux entraînements pour m'y pousser. Je lui dois une partie de ma progression.
Cela fait maintenant des années que vous avez quitté Rouen, d'abord pour la Suède, ensuite pour la NHL. Vous continuez à suivre les résultats de votre ancienne équipe ?
Oui, je continue un peu à suivre les matchs de Ligue Magnus. Je me suis fait tellement d'amis partout que je regarde leurs résultats dans toutes les divisions, même les moins cotées. Je sais d'où je viens et je reste attaché à tous mes amis.
L'annonce de votre transfert a dû étonner vos supporters. Vous avez dû recevoir des centaines de messages !
J'ai mis du temps à répondre à tous les messages. Mais ils étaient tous positifs. En Suède, je craignais un peu que les supporters ne m'en veuillent mais finalement non. J'ai reçu également beaucoup de soutien de fans Rouennais, je les remercie pour leur soutien. Ils me poussent à aller plus haut.
Vous êtes-vous déjà fixé des objectifs chez les Flyers de Philadelphia ?
Je pars pour faire l'équipe. J'ai signé un contrat d'un an et s'ils sont venus me chercher, c'est qu'ils croient en moi. Cette année, l'équipe a été éliminée en 8e de finale des playoffs contre New York, il va falloir faire mieux cette fois-ci.
Vous avez 29 ans. Vous êtes-vous fixé une année pour votre retraite sportive ?
Pourquoi ne pas aller jusqu'à 35 ans et retourner à Rouen ? Je veux jouer le plus longtemps possible. Je m'entraînerai comme un fou jusqu'à ce que ma motivation décline. Mais croyez moi, je suis motivé comme jamais !
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.