Ce mercredi 2 juillet, ils ont tenu a retracer l'historique des difficultés de l'entreprise, qui selon eux, remontent à 2005:
Cette année là, le diocèse de Sées, propriétéaire de l'imprimerie implantée à la Chapelle Montligeon, décide d'acheter l'imprimerie de la Ferté Bernard, pour 4 millions. Le PDG de cette imprimerie fertoise devient le PDG de l'ensemble La Ferté + La Chapelle Montligeon.
Mais il est limogé, en empochant au passage quelques 2 millions d'indemnités.
4 millions + 2 millions = le trou financier a déjà commencé à se creuser. Puis c'est une succession de chefs d'entreprises qui ne font que passer, à la tête de l'entreprise, jusqu'en 2006, année où Raymond Leiris est nommé avec la mission de déménager l'imprimerie de la Chapelle Montligeon, qui est dans des locaux inadaptés.
Ce sera l'arivée sur le site de St Hilaire le Châtel (près de Mortagne au Perche), avecun loyer trimestriel de 93000€ pour le nouveau bâtiment, mais aussi plusieurs machines neuves en crédit-bail: 53000€ d'engagement mensuel avec Deutch Leasing pour une seule de ces machines + 3 ou 4 autres à 30000€/mois. Des charges énormes auxquelles l'entreprise ne peut pas faire face, d'autant que l'entreprise vit au dessus de ses moyens en rémunérant une multitude d'heures supplémentaires et en employant une trentaine d'intérimaires. En 2010, Raymond Leiris veut déposer le bilan. Le diocèse prend peur. L'évêque de Sées, Monseigneur Boulanger prend alors contact avec l'un de ses amis d'enfance, M De Prat, et lui cède l'entreprise ... avec les dettes et l'engagement de ne pas déposer le bilan.
M De Prat mandate M Desmaret qui au bout de 6 mois juge cette reprise impossible, mais M De Prat a promis à son ami évêque, et M Desmaret est nommé à la direction du site ornais. Il s'emploie à faire le ménage dans les clients, rappatrier à Mortagne le site fertois. Une vingtaine d'ex salariés sarthois viennent dans l'Orne, une vingtaine d'autres quittent l'entreprise. Bilan: 600000€ sont économisés sur 2012, mais l'imprimerie continue de s'enfoncer doucement.
La région Basse-Normandie refuse alors une aide sollicitée à hauteur de 1 million 200000€. "Les élus ne peuvent pas dire qu'ils n'atient pas au courant de la situation", expliquent les salariés. Certes, les relations avec M Desmaret étaient plus compliquées qu'avec M Leiris, mais "ils savaient".
"Tout le monde a oublié depuis 2005 comment on en est arrivé là", temporisent certains salariés. "Ca fait 10 ans qu'on en chie!". "La bétise, ça a été de reprendre une entreprise criblée de dette".
Quand à la question d'une éventuelle reprise par M De Prat après liquidation, donc apurement de la situation, "c'est non": selon les salariés, il a déjà perdu beaucoup d'argent avec l'imprimerie de Montligeon ... il est échaudé".
D'autres salariés, eux ne l'entendent pas de même. Ils brûlent des palettes sur le rond-point devant l'imprimerie. Pour eux l'actionnaire et le directeur sont seuls responsables de la perte de leur emploi.
Ce jeudi 3 juillet après-midi: Maître Lemée, le liquidateur, viendra sur le site, rencontrer les 117 salariés.
La cellule de sécurisation professionnelle débutera son travail dès vendredi à 9h30, à la salle des fêtes de Mortagne.
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