Comment vous êtes-vous partagé la tâche avec Joseph Cristiani ?
Nous avons créé deux vidéos de 12 minutes qui se succèdent sur la façade de la cathédrale. L’une dédiée aux impressionnistes : c’est essentiellement le travail de Joseph, et l’une sur Jeanne d’arc sur laquelle j’ai travaillé. Ce choix s’est fait naturellement en fonction de nos affinités, puis nous avons ensuite confronté nos regards car nous travaillons toujours en collaboration.
Comment qualifiez-vous votre démarche de plasticien ?
Nous sommes des artistes multimédia, spécialistes de l’animation mais nous utilisons beaucoup de techniques différentes telles que la vidéo, la pyrotechnie parfois et la musique. Nos créations sont donc pluridisciplinaires. Pour obtenir ce résultat à la projection, nous avons recours à l’animation mais aussi à la captation réelle comme c’est le cas avec les canotiers ou la femme à l’ombrelle dans la projection dédiée aux impressionnistes.
Comment projeter une image sur une façade pleine de relief comme la cathédrale ?
La première étape consiste à faire une étude détaillée du site, un relevé 3D réalisé grâce à une campagne photographique sur place. On doit tenir compte des échafaudages et des réparations en cours sur la façade pour composer ce canevas. Ensuite nous créons ces images en très haute définition et qui prennent vie grâce à 10 projecteurs dont la puissance s’élève à 200 000 lumen (un projecteur de salon émet 2000 lumen en comparaison).
Comment avez-vous choisi la bande-son ?
Pour "Première impression", c’est la musique qui devait donner le rythme. Nous avons fait appel à deux compositeurs, l’un a composé une musique romantique et l’autre a proposé une musique électro qui s’inscrit en continuité avec la première mais traduit aussi la modernité du mouvement impressionniste. Pour "Jeanne(s)" il nous fallait une musique plus cinématographique. Nous avons procédé à des captations de son en studio. Les bruitages ont ainsi été synchronisés à l’image.
Comment vous êtes vous documentés pour créer ces deux spectacles ?
Pour les impressionnistes, nous avons consulté le directeur du musée des impressionnismes à Giverny qui nous a fait une conférence sur le sujet et nous a aidé à dégager une ligne directrice, c'est-à-dire le traitement de l’eau. Peu d’œuvres sont clairement citées dans ce premier spectacle car nous avons plutôt souhaité offrir au spectateur l’opportunité de pénétrer dans un tableau réalisé à la façon des impressionnistes. Le célèbre copiste d’Orsay a d’ailleurs été filmé en train de peindre une toile à la façon de Monet. Nous avons ainsi pu reproduire cette technique sur la façade de la cathédrale.
Pour Jeanne d’Arc, nous avons choisi un point de vue introspectif. Grâce à l’aide du directeur du centre de recherche dédié à Jeanne d’arc à Orléans, nous avons sélectionné les évènements majeurs de son parcours et le spectateur peut ainsi se glisser dans la peau de Jeanne d’arc.
Aviez-vous déjà réalisé ce genre de projet sur un monument historique d’une telle ampleur ?
Oui, nous avons souvent cette occasion. En 2012, nous avons conçu un projet d’illumination pour la cathédrale de Lille, ainsi que pour la cathédrale de Mexico. En 2013, le Bolchoï nous a sollicités pour animer sa façade mais nous travaillons aussi sur des bâtiments contemporains comme ce fut le cas à Osaka au Japon récemment.
Pratique. Jusqu’au 21 septembre. Cathédrale de Rouen. Jusqu’au 31 juillet à 23h. Du 1e au 15 août à 22H30, du 16 au 31 août 22h et du 1e au 21 septembre à 21h30. Plus d’info sur www.la-crea.fr E.L.
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