Une armée d'une centaine d'agents municipaux de cette station balnéaire s'activent pour réparer, repeindre, planter, décorer, bref pavoiser la ville qui va recevoir 19 chefs d'Etat et de gouvernement, parmi lesquels, outre François Hollande, les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine, la reine Elizabeth II d'Angleterre et cinq autres têtes couronnées, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel.
"Tout se passe plutôt bien, mais il ne faut pas oublier le moindre détail", indique à l'AFP le jeune maire UMP de la ville, Romain Bail, tout juste élu fin mars lors des élections municipales.
La cérémonie, en présence de 9.000 invités au total, dont 1.800 vétérans, va se dérouler sur la plage de Riva-Bella, immortalisée sous le nom de Sword Beach par les Alliés, et où débarquèrent des troupes britanniques et des commandos spéciaux, dont les Français du commandant Kieffer.
A trois jours du "D-Day", la plage ressemble encore à un grand chantier. Quatre grandes structures métalliques où seront installés les invités cachent la mer aux yeux des visiteurs.
Les répétitions scénographiques vont bon train pour le spectacle que prépare Magic Garden, l'agence de communication et d'événementiel retenue. Participeront au spectacle 385 figurants, la plupart originaires de Ouistreham.
Sur la gauche des structures métalliques, une immense tente va servir de centre de presse pour accueillir plus d'un millier de journalistes.
D'énormes camion-régies, déjà sur site, vont permettre la diffusion des images pour une audience estimée à un milliard de téléspectateurs.
Tout ce branle-bas de combat attire les badauds, la plupart admiratifs de l'ampleur de ce qui se prépare.
"Jusqu'à présent on parlait peu de Ouistreham, cela va changer cette fois", estime une Parisienne dont la mère habite la ville.
- Etat de siège -
Certes la station balnéaire, du fait des hommages rendus à l'action du commando Kieffer, a déjà accueilli trois présidents français, depuis François Mitterrand qui a inauguré en 1984 le monument "La Flamme", à la mémoire de ces seuls soldats français ayant débarqué en Normandie le 6 juin 1944.
Mais hors anniversaires, Ouistreham était jusqu'ici un peu oubliée à côté de lieux qui parlent plus à l'imaginaire collectif comme Arromanches, Omaha Beach, la pointe du Hoc ou Sainte-Mère-Eglise.
"Il y a en temps ordinaire quelque 800.000 touristes qui viennent visiter les plages du Débarquement et les musées mais pas plus de 5% s'arrêtent à Ouistreham", souligne le maire.
"Mais cela va changer, nous allons capitaliser sur l'événement et ouvrir dans cinq ans un musée sur les relations franco-britanniques depuis la guerre, ce qui n'existe nulle part ailleurs", assure M. Bail.
La cité de 4.500 habitants compte deux musées, un petit consacré au commando numéro 4 et un grand bunker de cinq étages.
Si les retombées économiques futures relèvent encore du pronostic, le boom touristique immédiat est palpable.
"C'est juste colossal, les chiffres d'affluence sont multipliés par cinq par rapport à un mois d'été", s'enthousiasme Emmanuelle Hardouin, directrice de l'office du tourisme qui se trouve tout près de la plage et sur le trajet qu'emprunteront les 9.000 invités.
Pour loger les touristes, les hôtels ne suffisent plus et il faut faire appel au logement chez l'habitant. Dans les restaurants, c'est le coup de feu permanent.
Mais lors de la venue des personnalités, à partir de 14H30 vendredi, le public sera temporairement repoussé au-delà de la "zone écarlate" dans laquelle seuls les invités pourront pénétrer.
Quelque 10.000 membres des forces de l'ordre, dont 5.000 garde-mobiles, seront à tous les carrefours et bien visibles.
"Ce sera un peu l'état de siège mais ça fait partie du spectacle", plaisante le maire.
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