Lakhdar a 12 ans, à cette époque, mais il pressent quelque chose. Ce quelque chose, c’est la fusion des collèges Giraudoux et Braque, à la rentrée 2013-2014. Lakdhar se rappelle de la rentrée l’année dernière : “Quand j’ai vu tout ce monde arriver, je me suis dit “Waouhhh !” Et pour cause : l’établissement qui accueillait jusque là 190 élèves en reçoit alors plus de 300. Du jamais vu ici. Mais le principal Bruno Guinard assure que le changement était nécessaire : “La question de la fusion était posée depuis une quinzaine d’années, en lien avec l’érosion de la population dans le quartier et de la baisse logique des effectifs dans les collèges. Et puis certaines familles envoyaient leurs enfants dans des collèges du centre-ville ou dans le privé. Nous étions passés à neuf classes, ce n’était plus possible.”
La rencontre entre deux mondes
Le Conseil Général prend donc ses responsabilités et, le 10 décembre 2013, il tranche : le collège Giraudoux, où n’étaient plus scolarisés que 110 élèves, fermera. Pour le quartier, c’est une grande page qui se tourne. Les élèves doivent s’intégrer dans un nouvel établissement, se faire accepter.
Pour les deux professeurs mutés de Giraudoux à Braque, il va également falloir faire ses preuves. Deux mondes se rencontrent. Tout est à craindre. Mais tout se passera bien, comme l’avait prévu Bruno Guinard. Kousseila Bouaklile, 13 ans, en classe de 4e, est un ancien du collège Giraudoux. Il assure “n’avoir pas eu peur. Cela ne m’a pas dérangé. Je me plais bien ici, même si au départ je ne connaissais pas tout le monde.”
Les professeurs qui sont passés de l’autre côté du miroir tirent également un bilan très positif, comme Chérif Tabti : “Tout s’est bien passé, avec les élèves comme avec les professeurs. Il faut dire que nous avions été sensibilités à cette fusion dès décembre 2013. Venir ici, à Braque, me permet de suivre mes anciens élèves.”
Un tableau idyllique ? Bruno Guinard nuance le tableau : “Bien sûr, il y a eu des tensions. Quand on passe de 190 à 300 élèves, on le ressent cruellement. Nous avons beaucoup d’enfants en difficultés et lorsque l’on veut, comme nous, être au plus près d’eux, ce n’est pas toujours possible.” L’établissement peut pourtant se targuer de classes à effectifs réduits, pour personnaliser le suivi des élèves. Les classes tournent en moyenne avec 20 collégiens.
A l’heure de la récréation, toutes les différences se sont estompées. Les jeunes disctutent et jouent au football entre eux, anciens de Giraudoux ou pas. Quand la sonnerie retentit pour mettre fin à la pause, les professeurs viennent chercher leurs élèves. On retrouve Chérif Tabti, avec Erick Thomas, professeur d’éducation physique depuis longtemps établi à Braque. Ils discutent comme naturellement. Lakhdar a observé la scène du coin de l’œil. Il sourit : “On a tous appris à se connaître !”
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