À partir de quand ne parle-t-on plus d’assuétude mais d’addiction ?
“L’addiction, c’est avant tout un comportement qui conduit à des avantages ou à du plaisir mais qui a des inconvénients. L’assuétude est différente. C’est plus une habitude de vie. Il est nécessaire de ne pas réduire l’addiction à la dépendance. On est addict bien avant d’être dépendant. Lorsque l’on est dépendant, un syndrome de sevrage survient si l’on est en manque du produit. La plupart des personnes qui souffrent d’addictions ne présentent pas de dépendance. Par exemple, l’alcool tue 49 000 personnes par an en France, dont la majorité ne sont pas dépendants. Tout comme le tabagisme passif tue 5 000 personnes chaque année. La cocaïne est un produit qui rend rarement dépendant”.
Comment soigner une dépendance ?
“Il existe différentes approches pour soigner une dépendance. Le patient peut choisir de réduire sa consommation ou de la stopper totalement. Proposer à un héroïnomane d’utiliser sa propre aiguille, c’est déjà du soin. L’arrêt de l’héroïne est spectaculaire, mais le problème premier en France est de loin l’alcool. Les sevrages d’alcool sont parmi les plus dangereux. Alors qu’il est possible de mourir d’un sevrage d’alcool, on ne meurt pas d’un sevrage d’héroïne, même si c’est très douloureux physiquement. Il n’existe pas de traitement de substitution à l’alcool, alors que les héroïnomanes sont traités avec de la méthadone”.
Existe-t-il plusieurs sortes de dépendance ?
"Il en existe essentiellement deux sortes. La dépendance physique se traduit par des sueurs, des tremblements et un syndrome de manque si l’on ne consomme pas. L’aspect psychologique se traduit par de l’anxiété. La dépendance psychologique survient avant la dépendance physique notamment pour le cannabis ou la cocaïne. En ce qui concerne le tabac, c’est l’inverse, la dépendance physique survient avant”.
Comment devient-on dépendant ?
“Nous ne sommes pas tous égaux face à la dépendance. Bien souvent, la fréquence des consommations tient un rôle important. Mais ce sont essentiellement les facteurs individuels qui doivent être pris en compte. Nous avons tous accès à l’alcool et nous sommes 85% à en consommer dans l’année, mais nous n’en sommes pas tous dépendants. Dans l’idéal, il faut consulter avant d’être dépendant. Nous accompagnons la personne, que son projet soit d’arrêter sa consommation ou non”.
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