Juin 1940 marque le début de l’occupation à Caen... “C’était une vie relativement normale pour les civils, mise à part la pesanteur de l’occupation”, se souvient Louis Le Coutour, alors adolescent. Comme beaucoup de Caennais ayant vécu la guerre, il distingue deux périodes : “L’occupation allemande de 1940-1941 n’avait rien à voir avec celle d’après, étant d’une correction exemplaire à leur arrivée et très mauvais à la Libération.”
Restriction pour tout
La peur fait aussi partie du quotidien. Colette Marin-Catherine, infirmière à Bayeux dès l’âge de 16 ans et qui vit aujourd’hui dans le quartier de la Pierre-Heuzé à Caen, s’en souvient : “J’ai eu peur tout le temps. Quand vous entendez que ça siffle de partout, que vous voyez les éclats d’obus, vous êtes terrorisé. Mais la peur, ça se maîtrise... Vous avez tellement de choses à faire, ne serait-ce que pour sauver votre peau... Et puis, nous avions cette imbécile innocence de la jeunesse.”
Certains menaient de petites actions de résistance. “Un jour, deux officiers allemands m’ont demandé la direction de la gare. Je les ai envoyés vers la place Saint-Pierre. Je suis rentré chez moi tout glorieux”, conte Louis Le Coutour. Mais la prudence était de mise : “Il ne fallait pas parler, ou faire très attention à ce qu’on disait... On ne savait jamais à qui on avait affaire...”, se rappelle Michèle Havy, 9 ans en 1940. “Si on n’avait pas de connaissances, qu’on n’allait pas au marché noir, on n’avait rien pour se nourrir. On avait des tickets pour tout, même pour les vêtements. On retournait les affaires pour pouvoir s’habiller.”
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