Basée sur une intrigue pourtant simpliste- les amours contrariées de Didon, reine de Carthage et du troyen Enée- l'opéra de Purcell est l'oeuvre la plus aboutie du compositeur baroque anglais et cristallise l'apothéose du genre. Cette nouvelle version, qui vient de voir le jour grâce au Poème harmonique, offre une relecture traditionnaliste d'une oeuvre bien souvent défigurée.
Cupidon fait son oeuvre
Dès les premiers tableaux, magistralement fidèles à l'esprit baroque grâce à la complicité du directeur musical Vincent Dumestre et des metteurs en scène Cécile Roussat et Julien Lubek, l'opéra de Purcell transporte dans un univers fantasmagorique, peuplé de nymphes et de monstres aquatiques. Décors mouvants baignés de brumes, flots incessants, vagues s'échouant sur d'inquiétants rivages illuminés par de blêmes aubes: c'est dans ces eaux troubles que Cupidon fait son oeuvre.
Les jeux scéniques inventifs s'inspirent des machineries traditionnelles baroques et ne cessent de surprendre. Dans la fosse, les instruments anciens conçus spécialement pour l'occasion sonnent d'un écho singulier teinté de mélancolie alors que sur scène les personnages évoluent avec une gestuelle expressive et grâcieuse. Le choeur caché dans la fosse permet de concentrer d'avantage l'attention du spectateur sur la scène où évoluent entre chaque tableau des acrobates audacieux. Sur ces tristes rives qui laissent entendre un avenir funèbre et des larmes salées d'embrun, il fait bon laisser vagabonder son esprit, et se laisser séduire par la complainte d'une délicieuse Didon.
Pratique. Samedi 10 mai à 19h30, dimanche 11 mai à 16h, mardi 13 mai à 20h. Théâtre des arts à Rouen. Tarifs 10 à 65 €. Tél. 02 35 98 74 78
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