Dans les rangs, les acquéreurs potentiels, quasiment exclusivement des hommes, se connaissent pour la plupart. “On vient avec un budget”, affirme un Ornais qui confie acheter par “passion de l’Histoire”.
Mais quand la vente commence, le silence règne. “Lot 159. Une bonne vingtaine de képis français. Mise à prix : 50€”, présente Maître Lô Dumont, commissaire-priseur. Tout va très vite. Un regard. Un hochement de tête. Le prix grimpe. Jusqu’à ce que le lot soit adjugé 100€.
Fermeture de musées
“Notre clientèle a un profil très international. Il s’agit aussi très souvent de musées ou d’institutions. A la marge, il y a aussi, de temps en temps, des gens qui ont envie de se faire plaisir, d’acquérir un objet. Comme un flash du passé”, explique Xavier Aiolfi, organisateur de la vente aux côtés de Caen Enchères. “Ces objets sont devenus des témoins. Avec la mort des vétérans, ces bouts de tissus, de métaux, sont devenus les seules reliques du champ de bataille”, poursuit-il. Parmi les objets en vente ce jour-là, des gourdes allemandes, des jerricans anglais ou encore la correspondance complète d’un prisonnier français de 1940 à 1945... Et aussi de nombreuses armes.
Pour la grande majorité, ces trésors du passé sont confiés à la vente après la fermeture de musées, en France ou en Europe. D’autres vestiges proviennent aussi de collections privées et à la marge, “de particuliers qui avaient ces pièces depuis des dizaines d’années et qui veulent s’en dessaisir dans les meilleures conditions possibles”, indique Xavier Aiolfi.
En mai et juin, l’Hôtel des ventes de Caen accueillera de nouvelles militarias. Le samedi 15 mai marquera notamment la vente du musée Margut (Ardennes), fermé en 2012. Au lendemain du 6 juin, l’établissement procédera à la vente “hors-normes de maquettes, de figurines, de dioramas et de jouets militaires du musée “L’Espagne dans la guerre”, de Bilbao”.
A vendre : la voiture de Mussolini !
Point d’orgue des ventes, enfin : celle des 14 et 15 juin, au cours de laquelle l’Alfa Roméo de Benito Mussolini sera mise à prix 200 000€. “C’est une voiture exceptionnelle que l’Histoire a réduit au titre d’une carcasse. Elle est comme le fascisme, en pièces détachées !”, s’amuse Xavier Aiolfi. Et la présence de cette pièce illustre à Caen ne tient en rien du hasard. “L’Hôtel des ventes est devenu en France la référence. Nous sommes les seuls en Europe à avoir vendu 2 000 véhicules militaires, en un an”. Conséquence du D-Day ? Pas selon le spécialiste : “Le 70e met en lumière ces ventes d’objets militaires et de souvenirs historiques. Mais en vérité, elles n’ont pas besoin d’anniversaire pour intéresser les gens”, assure le spécialiste.
Repères
. Militaria Il s’agit du terme courant employé par les collectionneurs pour désigner les ventes d’objets militaires de tous pays et de toutes époques.
. En mai Jeudi 15, vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 mai, vente à Caen du musée de Margut (Ardennes) et de la collection Alexandre Belmer.
. En juin Samedi 7 et dimanche 8 juin, vente à Caen de maquettes, figurines, dioramas et jouets militaires provenant du musée “L’Espagne dans la guerre”.
. À ne pas rater S’il y a une vente à suivre, c’est celle des samedi 14 et dimanche 15 juin, à Caen. À saisir : des véhicules militaires d’exception !
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