Deux dames âgées se lient d’amitié dans une maison de retraite rouennaise. L’une, sous curatelle renforcée ne se satisfait pas des liquidités que lui octroie sa curatrice. A-t-elle pressentie que son amie a le cœur sur la main ? Peut-être. Elle lui demande de l’argent pour réaliser des travaux de rénovation dans sa maison. Elle lui promet de la rembourser sitôt l’habitation revendue.
Quête affective
L’amie accepte. Elle lui fait plusieurs chèques en 2012. L’emprunteuse les endosse, non pas pour cela mais pour son confort personnel : courses, coiffeur, articles de luxe, thalassothérapie, impôts, etc.
Début 2013, quand la prêteuse s’en va retirer de l’argent, elle ne le peut. Il manque près de 7 800 € sur ses comptes. Elle en informe l’assistante sociale. Puis, elle porte plainte en mars suivant. La victime est placée dès le mois de juin sous curatelle renforcée. En effet, elle présente des troubles cognitifs modérés entraînant des troubles du jugement et de la compréhension. Elle est devenue incapable de donner une date précise. En outre, cette personne âgée semble naturellement généreuse. “Elle donnerait beaucoup même à nos services. Elle est comme ça, toujours très reconnaissante, indique sa curatrice. Elle ne sait pas dire non”.
Coutumière du fait
La victime conserve quelques temps encore son chéquier, l’assistante sociale essayant de temporiser. Mais, contre toute attente, l’emprunteuse réitère son manège et réclame à son “amie” deux nouveaux versements.
L’inculpée, âgée de 74 ans, est entendue par les enquêteurs.
“Madame m’a donné de l’argent. J’ai accepté et je n’aurai pas dû. Mais, je ne pourrais pas rembourser”. Plus tard, elle avoue “avoir menti pour avoir cet argent”, et s’en explique. “J’aime en avoir pour me faire plaisir. J’ai été élevée dans un milieu aisé. Je n’arrive pas à me faire au milieu des personnes âgées. Moi, qui ai reçu une éducation supérieure”.
Le 2 avril dernier, la prévenue a été condamnée en son absence par le tribunal correctionnel de Rouen à quatre mois d’emprisonnement avec sursis. Il s’agit de sa quatrième condamnation pour abus de faiblesse.
Elle devra rembourser à la victime, à hauteur de 7 578 €. En outre, elle devra lui verser 1 000 € au titre du préjudice moral.
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