L’aube songe à peine à se lever que déjà le parking des salles de conférence du stade Michel d’Ornano est bondé. Ce jeudi 17 avril, près de 300 chefs d’entreprise et autres professionnels ont répondu à l’invitation de l’une des deux antennes caennaises du Business networking international qui s’appuie sur un réseau de 160 000 membres dans le monde. Le BNI Caen Drakkars pouvait alors être officiellement lancé.
Des clubs ouverts
“Nous sommes vingt cinq dans ce groupe avec un but commun : que chacun puisse accroître son chiffre d’affaires”, assure Jean-Guy Prissette, gérant de l’entreprise informatique IBC Dialog. Il ne s’agit en aucun cas pour ces entrepreneurs avides de contacts de partager des informations sans intérêt au comptoir d’un bar. Assiduité et sérieux sont de mise. Les membres de BNI se retrouvent ainsi chaque jeudi matin à 7h et ceux qui ont le malheur d’arriver plus de trois fois en retard sont exclus. Et pour préserver l’intérêt que chacun peut y trouver, un même métier ne peut pas être représenté plus d’une fois au sein du même club. “C’est ce qui fait notre force et qu’on se distingue par rapport aux autres réseaux.”
La régularité des rencontres est la clé du dynamisme des clubs. Philippe Desavoye qui le 23 mai sera élu président régional des dix huits Clubs 41 de Normandie ne dément pas. Lui aussi assure que “tout le monde est le bienvenu, d’autant que ce sont les différences de chacun qui renforcent l’intérêt de notre réseau”. Très régulièrement, le jeudi, les 300 adhérents régionaux se rassemblent de façon informelle au sein des différents sections pour échanger sur des sujets aussi bien personnels que professionnels. Parmi eux, d’anciens “tableurs”, les adhérents du Club de la table ronde qui passés l’âge de 40 ans sont inéluctablement exclus. Ils rejoignent alors bien souvent le Club 41. Les petits groupes sont là aussi privilégiés. Les deux Clubs 41 de Caen comptent ainsi 14 et 15 personnes “afin que tout le monde se connaisse très bien.”
Au Rotary Club, le nombre importe peu. “Les 130 Rotariens de Caen ne sont pas là pour faire du magouillage ou juste faire des connaissances”, prévient le président de l’antenne installée dans la capitale régionale, Max Daure. Dans le milieu, le Rotary est reconnu comme un club dit de “service”, comme le Lions Club. “Nous poursuivons une démarche caritative avec des missions qui nous sont dictées par le Rotary international et d’autres que nous choisissons au niveau local comme l’aide à l’allaitement maternel que nous mettons en place en juin au Burkina Faso.”
Du côté de la franc-maçonnerie qui rassemble quelque 350 frères et sœurs à Caen, l’objectif avoué relève de la dimension spirituelle. “Le but commun est de nous extraire de notre conditionnement pour nous améliorer afin que la société soit meilleure”, confirme un membre. Alors que Caen ne comptait que cinq loges en 1990, il y en existent douze aujourd’hui.
Quid des liens politiques
Si les réseaux d’influence offrent une interaction évidente à leurs membres, à l’image de BNI qui assure avoir généré 6,9 millions de recommandations dans le monde l’an passé, le lien avec l’hémisphère politique reste plus délicat à mesurer. Pendant la campagne des Municipales, il n’était pas rare de croiser des candidats à la mairie caennaise non pas dans les tribunes grand public, mais dans les espaces partenaires du Stade Malherbe ou du Caen Basket Calvados. Des endroits où “il faut être pour faire du business”, défend Pilou Mokkedel, responsable communication du SMC.
Tous les clubs assurent être apolitiques. Le maire adjoint aux relations avec les entreprises, Patrick Jeannenez, avait fait le déplacement au stade Michel d’Ornano pour le lancement du BNI Caen Drakkars. “Il faisait partie de ma liste lors des municipales”, rappelle le nouveau maire de Caen, Joël Bruneau. Et comme tous les autres colistiers, il avait su lui aussi utiliser son réseau pendant la campagne.
Repères
Clubs. Une large gamme de clubs existe à Caen. Il n’est pas rare de croiser des membres liés à plusieurs réseaux, le but étant le plus souvent de développer son carnet d’adresses.
Origines. Les clubs sont nés dans les pays anglophones, à l’image du Rotary Club, fondé à Caen en 1936, petit frère du premier à Chicago en 1905. Le Club 41 vient d’Angleterre.
CCI. La Chambre de commercre et d’industrie de Caen compte plusieurs clubs pour “rompre l’isolement des entrepreneurs” : jeunes entreprises, export, tourisme, clubs territoriaux...
Cooptation. L’intégration d’un club se fait souvent par le biais d’un membre qui recommande un invité. Le groupe s’assure que le candidat respectera l’éthique du groupe.
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