Un soir, le premier invite le second. Alors qu’ils sont assis devant la télévision, l’un des deux pose sa main sur la cuisse du plus jeune. Puis, il la remonte jusqu’à l’entrejambe. Le téléphone du jeune homme sonne. Il prend l’appel tout en sortant de l’appartement. Puis, il remonte s’installer dans le canapé. L’agresseur reprend ses caresses. “J’étais tétanisé. Ça tapait dans ma tête”, indique la victime.
Une curieuse relation s’instaure entre les deux hommes. Ils se retrouvent à plusieurs reprises chez l’agresseur à Barentin ou sous sa tente sur les bords de Seine. A chaque fois, l’agresseur réitère ses attouchements.
Apprendre à dire non
Puis, c’est la délivrance. Le 8 juillet 2008, l’Armada bat son plein. Les gendarmes constatent la présence de la tente. Ils surprennent les deux hommes en train de se masturber. La victime se fait passer pour l’agresseur et inversement.
Toutefois, de retour chez ses parents, l’adolescent rappelle les forces de l’ordre pour leur apprendre la vérité. Les questions se bousculent : pourquoi la victime est-elle revenue vers son agresseur ? Comment se fait-il que cet adolescent quasiment majeur n’a-t-il pas pu s’opposer à l’inculpé ? Le jeune homme, âgé de 17 ans et légèrement déficient, a connu une enfance compliquée, nécessitant un suivi psychologique ainsi que l’intervention d’un éducateur spécialisé. Sa mission ? Faire en sorte que l’adolescent cesse d’être la victime des autres. Il tente de lui apprendre à dire non.
Le 19 mars, l’inculpé a comparu devant le tribunal correctionnel de Rouen, pour agression sexuelle, entre le 1er juin et le 8 juillet 2008.
L’homme parle d’une “amitié amoureuse”. “J’étais tombé amoureux de lui”, dit-il aux juges. “Je savais qu’il était mineur, que c’était mauvais. La première fois, cela a, peut-être été dur, mais après il se laissait faire. Et sur la fin, c’était plutôt moi qui me laissait faire”, rapporte-il.
Y a-t-il eu agression sexuelle ? Les déclarations des deux hommes sont ambiguës. Le prévenu écope d’une peine de 12 mois de prison dont 9 mois avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 18 mois. Le tribunal a prononcé une relaxe, au bénéfice du doute.
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