Sans remaniement, on va dans le mur. Mais avec qui remanier ?”
C'est le dilemme de la droite, cet été, en attendant la décision de Nicolas Sarkozy. Problème principal : trouver un successeur à François Fillon.
Le chef de l'État n'aurait, selon ses proches, que deux possibilités : Jean-Louis Borloo, ou Michèle Alliot-Marie.
Choisir Borloo serait miser sur sa popularité et sa fibre sociale. Choisir M.A.M., à l'inverse, serait miser sur son image de rigueur : garde des Sceaux, et précédemment ministre de la Défense, Mme Alliot-Marie serait l'antidote au retour du Front National.
La popularité supposée de Borloo résisterait-elle aux tempêtes sociales de la rentrée 2010 ? La fermeté supposée de M.A.M. réussirait-elle (en polarisant l'opinion sur les problèmes de sécurité) à faire oublier la polémique sur la réforme des retraites ? D'autant que cette réforme risque de pâtir d'être pilotée par Eric Woerth, à la suite des révélations de l'affaire Bettencourt
Dans ces conditions, le candidat le plus apte à succéder à Fillon pourrait être finalement Fillon lui-même. Loin d'être rejeté par l'opinion (contrairement à Sarkozy), le chef du gouvernement correspond bien à une époque de rigueur et de sacrifices. Son austérité personnelle contraste, agréablement, avec les accusations d'hédonisme qui pèsent sur d'autres. Son côté France profonde rassure.
La solution Fillon pourrait toutefois déplaire à Nicolas Sarkozy : les qualités reconnues au Premier Ministre apparaissent, en creux, comme autant de critiques des défauts attribués au Président. Le calme de l'un fait ressortir l'agitation de l'autre. Le réalisme fillonien dément les perpétuelles promesses sarkozyennes, etc
Or, le but du remaniement est surtout de donner à Sarkozy le moyen de se faire réélire en 2012. Et la présence de Fillon aux côtés de Sarkozy ne joue pas nécessairement en faveur de ce dernier.
Changer de style
Exercice d'hypothèses, d'autant plus aléatoire que Nicolas Sarkozy semble peu apte à changer de style. Il paraît conscient de son échec présent et de l'urgence d'une rupture, s'il veut éviter un raz-de-marée d'opposition dans deux ans. Mais est-il homme à rompre avec lui-même ? Après trois années de pouvoir plus que personnel, exercé avec dix conseillers, cinq UMP des Hauts-de-Seine et cinq patrons de presse (ironisent ses proches), n'est-il pas enferré dans une gouvernance erratique, selon l'expression en vogue au Parti socialiste aujourd'hui ? Si Sarkozy remanie fin août et s'il y a des millions de manifestants contre la réforme des retraites quinze jours après, que se passera-t-il ?
C'est le dilemme de la droite, cet été, en attendant la décision de Nicolas Sarkozy. Problème principal : trouver un successeur à François Fillon.
Le chef de l'État n'aurait, selon ses proches, que deux possibilités : Jean-Louis Borloo, ou Michèle Alliot-Marie.
Choisir Borloo serait miser sur sa popularité et sa fibre sociale. Choisir M.A.M., à l'inverse, serait miser sur son image de rigueur : garde des Sceaux, et précédemment ministre de la Défense, Mme Alliot-Marie serait l'antidote au retour du Front National.
La popularité supposée de Borloo résisterait-elle aux tempêtes sociales de la rentrée 2010 ? La fermeté supposée de M.A.M. réussirait-elle (en polarisant l'opinion sur les problèmes de sécurité) à faire oublier la polémique sur la réforme des retraites ? D'autant que cette réforme risque de pâtir d'être pilotée par Eric Woerth, à la suite des révélations de l'affaire Bettencourt
Dans ces conditions, le candidat le plus apte à succéder à Fillon pourrait être finalement Fillon lui-même. Loin d'être rejeté par l'opinion (contrairement à Sarkozy), le chef du gouvernement correspond bien à une époque de rigueur et de sacrifices. Son austérité personnelle contraste, agréablement, avec les accusations d'hédonisme qui pèsent sur d'autres. Son côté France profonde rassure.
La solution Fillon pourrait toutefois déplaire à Nicolas Sarkozy : les qualités reconnues au Premier Ministre apparaissent, en creux, comme autant de critiques des défauts attribués au Président. Le calme de l'un fait ressortir l'agitation de l'autre. Le réalisme fillonien dément les perpétuelles promesses sarkozyennes, etc
Or, le but du remaniement est surtout de donner à Sarkozy le moyen de se faire réélire en 2012. Et la présence de Fillon aux côtés de Sarkozy ne joue pas nécessairement en faveur de ce dernier.
Changer de style
Exercice d'hypothèses, d'autant plus aléatoire que Nicolas Sarkozy semble peu apte à changer de style. Il paraît conscient de son échec présent et de l'urgence d'une rupture, s'il veut éviter un raz-de-marée d'opposition dans deux ans. Mais est-il homme à rompre avec lui-même ? Après trois années de pouvoir plus que personnel, exercé avec dix conseillers, cinq UMP des Hauts-de-Seine et cinq patrons de presse (ironisent ses proches), n'est-il pas enferré dans une gouvernance erratique, selon l'expression en vogue au Parti socialiste aujourd'hui ? Si Sarkozy remanie fin août et s'il y a des millions de manifestants contre la réforme des retraites quinze jours après, que se passera-t-il ?
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