Synonymes de relâchement et de détente, les week-ends et les vacances sont pour ces mêmes raisons le théâtre de petits bobos, d'incivilités, d'imprudences ou d'accidents plus graves. De Courseulles-sur-mer à Cabourg, une dizaine de plages fréquentées par les Caennais offrent une surveillance permanente en journée. Chacune a son mode de fonctionnement propre. Sauveteurs de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), CRS, pompiers ou civils, tous apportent leur concours à la sécurité des usagers.
Surveillance, bobos, enfants perdus
A Ouistreham, la journée est réglée comme une horloge. Ici, les deux postes de secours couvrent une zone de 2 600 mètres de long, avec une équipe de onze sauveteurs de la SNSM et de quatre CRS. Elle prend son service à 9 heures, deux heures avant l'ouverture des postes. Au programme, délimitation du périmètre d'intervention par des balises et entraînement matinal. « Nous nous retrouvons aussi pour répondre aux questions et faire un bilan de la veille », détaille le brigadier-chef Engelvin, en charge des équipes de sauvetage.
Vient ensuite le moment de l'accueil et des soins pour les petits bobos : « Les petites coupures, les conséquences de chutes ou de petits chocs sont ce qu'il y a de plus courant, mais aussi des brûlures de méduse ou des égratignures causées par des moules », résume un des sauveteurs SNSM.La « bobologie » ne représente que l'aspect le plus visible du travail. « Beaucoup de gens croient que nous le faisons en dilettante. En réalité, c'est une vraie discipline et il faut toujours être en alerte, apprécier l'état de la mer et être prêt à secourir à tout moment. »
Prévention avant tout
Prévenir l'accident est un souci de tous les instants. La méthode adoptée à Ouistreham est bien rodée : une personne surveille une partie de la plage depuis une chaise haute : c'est la vigie et le point de relais des sauveteurs. En cas de besoin, elle transmet un message radio au poste de secours. A une centaine de mètres de la plage, les occupants d'un zodiac s'assurent que les nageurs ne vont pas trop loin ou que les véliplanchistes et autres adeptes de glisse ne sont pas en difficulté. Une heure avant la fermeture du poste, à 18h30, celui-ci devient le rendez-vous des « enfants perdus ». Les derniers moments parfois mouvementés d'une journée bien remplie.
Ce sont les communes qui ont en charge le recrutement de sauveteurs. 70% des plages “caennaises” emploient des sauveteurs issus d'une promotion SNSM, signe de discipline et de rigueur. Sur d'autres plages, comme à Langrune-sur-mer ou à Cabourg, les sauveteurs civils disposent de moyens matériels plus restreints mais possèdent les mêmes diplômes : Prévention et secours civiques, Premiers secours en équipe, et Brevet national de sécurité et de sauvetage.
Si la motivation est fondamentale pour exercer ce métier, la formation l'est tout autant. Au Centre de formation de Caen-Ouistreham, on forme chaque année une trentaine de sauveteurs SNSM. « Nous ne sommes pas une école de natation. Les apprentis sauveteurs passent des tests nautiques avant d'intégrer le centre et doivent faire preuve de conditions physiques adéquates » insiste Jacques Chambon, le directeur du centre.
Après obtention des diplômes de secourisme, les élèves doivent encore obtenir le Permis mer pour la conduite du zodiac, et « le Certificat restreint de radiotéléphoniste ». Leur cursus se termine par un stage à Cabourg où ils revoient l'ensemble des techniques apprises. Cette formation poussée d'un coût annuel de 600 euros attire à 95 % des étudiants de18 à 25 ans. La majorité de ces travailleurs saisonniers exercent cette activité moins de quatre ans. Avec un leitmotiv à suivre : « Plus de prévention, c'est moins d'interventions ».
Louis-sébastien Jacquel-Blanc
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