La cinéaste dont les oeuvres se font hélas aujourd'hui plus rares - la dernière en date était le documentaire prônant l'agriculture raisonnée en 2010 Solutions locales pour un désordre global -, recueille cette fois les avis partagés de participants aux stages de récupération de points. Avec 170h de rushes tournés dans le cadre de 8 stages dans 8 villes de France (pour s'assurer une grande diversité géographique et sociale) ainsi que 130 h d'interview de référents dans le domaine de la sécurité routière et de grands accidentés de la route, elle réalise un long-métrage d'1h36 dans lequel elle met en exergue un manque flagrant de civisme et la mauvaise foi des conducteurs pris en faute et dénonce le poids du lobbying. Ce documentaire en clair-obscur oscille savamment entre raillerie à demi-couverte et profond engagement politique."
Comment avez-vous eu l'idée de travailler sur le sujet?
"Certes j'avais moi-même assisté à l'un de ces stages il y a 8 ans, mais ce n'est pas pour cette raison. C'est avant tout une démarche politique. Le vrai sujet c'est l'étude des lobbies, celui des alcooliers et des constructeurs automobiles qui contribuent à la désinformation en matière de sécurité routière. Pour cette raison, nous avons été freinés par les institutions et la presse sponsorisée elle-même par ces lobbies. Nous avons dû essuyer de nombreux refus de financement" dit-t-elle avec amerture.
Pourquoi avez vous choisi de tourner caméra à l'épaule ? Est -ce pour être plus proche de vos sujets ?
"C'est surtout une question pratique et techique. ça me permet de suivre au plus près l'action dans un espace restreint et d'aller vite. C'est plus vivant donc plus beau".
Comment avez-vous choisi les intervenants : député, procureur, délégué interministériel à la sécurité routière, commissaire de police etc... qui s'expriment sur le sujet ?
"J'ai donné la parole à ceux qui sont des acteurs reconnus sur ce sujet, comme c'est le cas pour ce professeur honoraire de médecine qui s'engage depuis des années pour la sécurité routière".
Et comment avez-vous sélectionné les témoignages des grands accidentés de la route?
"J'ai choisi des personnes dignes, qui ne s'appitoyaient pas sur leur sort. Ceux qui parlent évoquent les conséquences de ces traumatismes physiques sur leurs proches et expriment leur dépit face à une négligence dont ils sont victimes ou coupables, qui leur a gâché la vie".
Tout est permis, sortie le 9 avril à l'Omnia république
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