“La qualité de vie y est également meilleure qu’en France”, explique Danielle Lecampion, vice-présidente de l’association France-Québec à Rouen.Chaque année, on recense 50 000 demandes d’immigration acceptées. Pourtant, s’exiler chez nos voisins Québecois s’avère être un vrai parcours du combattant.
S’armer de patience
“On peut partir comme travailleurs temporaires ou permanents, précise la bénévole. Les travailleurs temporaires peuvent obtenir un PVT (Permis Vacances Travail) qui est valable un an, partir pour effectuer un stage, un job d’été, partir en intermunicipalités (échanges de jeunes étudiants entre les villes françaises et québécoises) ou comme jeunes professionnels pour se perfectionner dans leur domaine”.
Dans tous les cas, la durée du séjour n’excèdera pas 18 mois et l'étranger arrivera au Québec en règle. “Le Canada est un pays très rigoureux, qui ne souhaite pas accueillir de clandestins et avoir de personnes à charge”, rapporte Danielle Lecampion, qui conseille toujours à ceux qui veulent partir de commencer par un séjour, de préférence en hiver. "Cela permet de voir si on peut supporter le froid, car le thermomètre peut atteindre le -35°C par endroit". Sans parler de la neige, qui tombe à gros flocons pendant des jours entiers. Et pas question de ne pas parler français lorsque l'on émigre au Québec. "Lorsque l'on part vivre au Québec, on s'engage à apprendre le français. Les Québécois sont entourés d'anglophones et ils luttent pour continuer à parler français", raconte Danielle Lecampion.
Pour obtenir un PVT, la première étape est de remplir l’Evaluation préliminaire d’immigration (sur le site www.immigration.quebec.fr) qui permet d’obtenir une réponse instantanée et gratuite. “L’âge (il faut avoir entre 18 et 35 ans), la profession, la situation familiale du candidat lui donnent des points qui vont influer la réponse”. Si celle-ci est favorable, il est nécessaire de poursuivre la formalité par une demande de certification de sélection.
“L’attente à chaque avancement de la demande m’a parue stressante et longue, mais s’est avérée assez simple”, explique David Oisel, exilé à Montréal depuis deux ans, initialement en PVT, désormais en Jeune Professionnel, et prochainement (peut-être) en résidence permanente. Pourtant, acquérir le précieux sésame n’est pas si simple. L’ambassade du Canada n’ouvre que 7 000 postes par an aux Français pour environ 60 000 demandes. Et évidemment, la démarche a un côut. “Il faut compter une centaine d’euros pour un séjour temporaire et les délais de réponse sont relativement courts, environ deux mois”, indique Danielle Lecampion. Et bien souvent, la difficulté ne s'arrête pas là puisqu'il il est demandé aux émigrants de trouver un emploi avant d’arriver au Québec. Un exercice difficile, d'autant plus que la priorité est donnée aux autochtones. L’employeur doit pouvoir prouver que le poste n’a pas pu être pourvu par un Québécois avant d’embaucher un étranger. C'est en rencontrant des étudiants canadiens dans un lycée où il était employé il y a deux ans que David Oisel a eu l'idée de partir. "À ce moment là, je voyais s'achever mon contrat de travail, avec de la difficulté à trouver autre chose, puisque déjà, c'était un emploi par défaut", rapporte le jeune homme, qui a souhaité tenter sa chance au Canada, où des opportunités de travail semblaient s'offrir à lui.
En immersion
Quant aux résidents permanents, il faut s’armer de patience, la procédure est plus longue, pouvant s’étendre entre deux et cinq ans et plus coûteuse puisqu’il faut compter environ 500€ de frais de dossier. Il y a vingt ans, les démarches étaient facilitées. "Avant mon départ pour le Québec, je ne connaissais rien de Montréal, du Québec, du Canada. Mis à part quelques séries télé qui nous arrivait de temps à autre sur les écrans Français, quelques généralité sur ce grand pays, des hivers rigoureux, de la neige à revendre, Diane Dufresnes et Robert Charlebois et des caribous. Bref, je n'avais jamais mis les pieds au Canada avant d'entamer les procédures d'émigration. La délégation du Québec avait acceptée mon dossier, j'avais passé les visites médicales avec l'ambassade du Canada, mon visa était valide, ne me restait plus qu'à faire les valises", explique Philippe Giudetti, ancien rouennais, domicilié au Canada depuis 20 ans. Autre règle, le Québec demande à tous les arrivants, qu’ils soient temporaires ou permanents d’avoir de l’argent leur permettant de vivre pendant au minimum trois mois.
Et une fois l’autorisation en poche, pas question d’arriver au Canada comme en terre conquise. “Les gens sont gentils et abordables. Je me suis très vite acclimaté à cette grande ville qu'est Montréal, à mi chemin entre l'europe et l'amérique. Encore faut-il y mettre du sien et oublier le caratère français. L’accent n’a pas été un obstacle, il a fallu se faire l’oreille à d’autres intonations et un vocabulaire parfois bizarre mais coloré”, explique Philippe Giudetti. C’est même outre-Atlantique que Philippe a rencontré son “best chum” (comprennez meilleur ami). Quant à savoir s’il reviendra un jour en France, rien n’est moins certain. “Je suis désaccoutumé de la métropole, de sa culture, de sa langue pointue et rêche. Je suis un étranger en France, un exilé qui n’a plus ses repères dans l’Hexagone. Mais il ne faut jamais dire jamais”.
Pratique. www.immigration.quebec.fr
www.immigration-quebec.gouv.qc.ca
Association France Quebec : http://francequebec.fr/
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