Celui-ci redescend.
Mauvais pressentiment
Le passager jette un coup d’œil furtif. Il s’interroge. M’aurait-il volé mon téléphone ? Alors que le train est sur le point de partir, il s’élance derrière l’homme, déjà sur le quai. Il lui ordonne de remonter dans le train et de lui rendre son téléphone. “Je ne l’ai pas”, répond l'homme interpelé. Effectivement. En revanche, le passager remarque dans le sac de l’inconnu un ordinateur, le sien.
Bien qu’il lui soit restitué, la victime prévient le contrôleur. Une heure et quart plus tard, le train arrive à Rouen. L'homme descend en pensant reprendre la ligne, en sens inverse.
Tandis qu’il est installé dans un autre train, l’opératrice le somme de redescendre sur le quai. Il est placé en garde à vue puis déféré devant le procureur. Deux jours plus tard, l’homme est présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Rouen. La réaction de l’institution judiciaire est-elle disproportionnée ? Pas si sûr.
L’homme est coutumier de ce genre de faits. Après quelques 54 mentions à son casier, dont 36 pour vols, et quelques huit années de prison, le détenu ne semble pas “s’être rangé”. En revanche, il a acquis quelques connaissances en droit pénal. “Quand vous prenez un ordinateur dans un train, vous ne considérez pas que c’est un vol ?”, interroge le juge.
“Il était posé sur le siège. Il n’était à personne”, rétorque le prévenu. “Pour moi, il n’y a pas vol puisque que l’ordinateur a été rendu”, ajoute son avocat qui plaide la relaxe. “Je n’ai pas eu de chance. On m’a toujours mis en prison”, s’écrie l’inculpé, qui restera en prison pendant encore huit mois.
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