Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son coeur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son coeur défectueux par une horloge mécanique.
Mais Jack doit respecter trois lois : ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère et surtout ne jamais tomber amoureux. Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse de rue, va précipiter la cadence de ses aiguilles.
Les fans de Dionysos, groupe phare de la scène rock française, sont déjà familiers de Giant Jack.
Le personnage est apparu pour la première fois dans le premier roman de Mathias Malzieu, "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" (2005), et dans le cinquième album du groupe "Monsters in love", publié la même année.
Depuis, l'univers poético-fantastique de l'auteur ne cesse de s'étoffer. Qu'il soit au coeur de l'histoire ou simple personnage secondaire, Jack apparaît dans chaque livre - déjà trois - et chaque album de Dionysos.
En 2007, Mathias Malzieu choisit de se pencher sur l'enfance de son héros, dans "Jack et la mécanique du coeur".
Succès traduit en plusieurs langues, le livre devient un disque de Dionysos, sur lequel apparaissent entre autres Olivia Ruiz, Jean Rochefort et Alain Bashung. Suivent un concert au Zénith de Paris avec la plupart des interprètes du disque, puis une tournée d'un an.
Mais déjà, son auteur rêve de cinéma. "J'ai écrit le bouquin, j'ai composé les chansons en ayant à l'esprit d'en faire un film par la suite mais sans aucune certitude. Quand j'ai choisi les voix pour incarner les personnages sur le disque, je me rêvais déjà réalisateur", raconte-t-il dans le dossier de presse du film.
Il faudra une rencontre avec Luc Besson sur un plateau de télévision pour que le projet se concrétise.
De Tim Burton à Fellini
Mathias Malzieu, qui a lui-même adapté son roman et la musique, co-signe la réalisation de ce film d'animation au côté de Stéphane Berla, réalisateur de clips dont c'est aussi le premier passage au grand écran.
Le graphisme du film, co-produit par EuropaCorp, a été confié à l'illustratice du livre, Nicoletta Ceccoli, qui a donné à ses personnages l'allure délicate de poupées de porcelaine.
"Je voulais créer des personnages qui soient de vrais petits bijoux, comme des jouets cassés extrêmement touchants, capables de susciter une émotion profondément humaine", explique Mathias Malzieu.
Tous les interprètes de l'album ont accepté de participer au film au générique duquel on retrouve ainsi Grand Corps Malade, Emily Loizeau, Arthur H, Rossy de Palma...
Le long-métrage est truffé de références qui ont forgé l'imaginaire de l'auteur: la poésie étrange de Tim Burton et de son compositeur attitré Danny Elfman, l'amour des effets bricolés de Michel Gondry, Georges Méliès - incarné par Jean Rochefort -, mais aussi Fellini, Jarmush ou Jeunet.
Pour cette histoire très personnelle, les réalisateurs ont choisi de jouer à fond la carte de l'identification. Jack a les yeux verts et la tignasse rousse de Mathias Malzieu, Miss Acacia, les cheveux noirs et les robes gitanes d'Olivia Ruiz, qui fut longtemps la compagne du chanteur.
Autour du double thème de la passion amoureuse et du rapport à la différence, "Jack..." offre de beaux moments de poésie, comme le voyage en Andalousie raconté en origami ou la voix d'Alain Bashung qui surgit d'un train sombre.
Mais le film n'évite pas les longueurs et peine à trouver sa place. Trop lisse pour des adultes, trop littéraire pour des enfants, il lui manque parfois un zeste de folie.
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