4 ans de prison. C'est la condamnation en comparution immédiate ce mercredi 22 janvier après-midi devant le tribunal correctionnel d'Alençon de Mohamed Sissoko, 32 ans, dont 13 derrière les barreaux. Il est père d'un enfant de 6 ans.
La casier judiciaire de Mohamed Sissoko, ressortissant malien arrivé en France à l'âge d'1 an, fait 6 pages et contient 14 condamnations : 1er délit à 14 ans, puis vol avec violence, drogue, meurtre, et de nombreuses violences en prison. Il a déjà fréquenté 19 établissements pénitentiaire et était jugé ce mercredi en récidive légale.
Le 9 janvier dernier dans la section MC2 au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, il voulait aller rencontrer un autre détenu, dans une autre partie de la prison que la sienne. Mais le surveillant a refusé. Mohamed Sissoko est alors allé chercher un pic en bois dans sa cellule, et il est revenu agresser le surveillant à l'épaule et dans le cou. 3 vidéos de l'agression ont été projetées en salle d'audience durant le procès. L'agression est brève mais très violente. L'arme apparaît clairement sur les images.
L'alarme est déclenchée par d'autres surveillants. Les insultes et menaces de mort, fusent. Le détenu brandit aussi une "chaussette garnie", pour maintenir les autres surveillants à distance, en l'utilisant comme une fronde. Le détenu s'en prend ensuite à une surveillante et l'insulte. Le surveillant, blessé, est quant à lui transporté à l'hôpital. Il était présent, bras en écharpe à l'audience de ce mercredi. Il ne reprendra le travail que début février.
Le détenu explique qu'il n'a rien à faire à Condé-sur-Sarthe, que son transfert ici est une erreur de l'administration pénitentiaire. Il explique aussi qu'il n'avait pas une arme, mais un simple bout de bois, un morceau d'un cintre. Même un bout de bois, c'est une arme, précise la procureure.
La question de la préméditation se pose
Me Guyomard, avocat commis d'office pour la défense, plaide contre l'administration pénitentiaire et le mauvais fonctionnement de la centrale de Condé-sur-Sarthe pour que l'autorité soit respectée, il faut qu'elle soit respectable. C'est une cocote minute qui est en train de bouillir et ça va exploser !
Il souligne aussi la réinsertion en cours du détenu dans sa précédente prison, où il travaillait, où il a passé 3 diplômes. Il s'étonne aussi que l'administration pénitentiaire n'ait pas retrouvé l'arme de l'agression.
Mais ce matin lors de son transfert vers le tribunal, Mohamed Sissoko a affirmé qu'ils retrouverait le surveillant qu'il a agressé, qu'il avait son nom, son adresse, et même son numéro de sécurité sociale. Il a aussi menacé de faire une prise d'otage à la prison de Condé et que cette fois, il y aurait des morts.
Le tribunal a retenu la "peine plancher", soit 4 ans de prison supplémentaire. Avant cette agression, Mohamed Sisoko n'était déjà libérable qu'en 2024.
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