L’homme était au dessus de tout soupçon. La Société des Autoroutes de Paris Normandie: il la connaît bien, pour y avoir fait carrière. En 1973, il devient responsable “péage”. Le poste évolue. Il assure au quotidien la gestion du matériel informatique de l’échangeur “Les Essarts” à Grand-Couronne. A ce titre, il a accès aux bases de données de toutes les stations péages SAPN.
Son objectif ? Vérifier le bon fonctionnement des appareils aux barrières de péage et lutter contre la fraude à la carte bleue. Pour cela, on lui demande de détourner des cartes réencodées afin de savoir ce qui se passe quand le paiement se fait au moyen d’une carte volée, d’une carte réencodée ou d’une fausse carte. Il s’y atèle au moyen d’un lecteur réencodeur de carte et d’un logiciel qui permet de réencoder les cartes sans puce.
Il bascule et fraude
A l’en croire, pendant des années, il ne triche pas. Et puis, en 2003, il enregistre un autre numéro de carte sans puce sur sa propre carte American Express. Il paye avec sa carte réencodée, une fois : ça passe. Deux fois, etc. En dix ans, l’homme réencode sa carte bleue 400 à 500 fois. Il se sert de sa carte une fois ou deux, puis il en change le numéro.
C’est ainsi qu’il améliore son quotidien, le plus souvent, il s’agit de dépenses modiques dans les grandes surfaces alimentaires ou d’ameublement. Montant du préjudice pour American Express : environ 63 000 €. La société porte plainte. Les enquêteurs font des rapprochements entre les appels téléphoniques, les enregistrements vidéos et les utilisations de sa propre American Express. L’homme, interpellé, reconnaît les escroqueries commises entre octobre 2009 et décembre 2012.
Depuis, après 39 ans de carrière, l’inculpé a été licencié pour faute grave. Il est condamné par le tribunal de Rouen à un an de prison avec sursis.
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