Après la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon, des membres des 3 Commissions locales d'information (CLI) des sites nucléaires civils du Cotentin avaient formé le groupe de travail Intercli, afin d'engager une réflexion sur la sûreté nucléaire.
Elus de tous bords, syndicalistes, scientifiques et médecins, et associations environnementales ont ainsi participé à la rédaction d'un livre blanc sur la sûreté des installations nucléaires civiles du Cotentin, à savoir l'Andra, la centrale de Flamanville et l'usine Areva-La Hague (le site militaire du port de Cherbourg étant exclu). Ils ont mené 18 auditions, 184 questions ont été posées aux industriels comme aux pouvoirs publics. Un voyage au Japon a aussi été organisé au printemps 2013 et a porté un éclairage sur le travail, ajoutant de nombreux points d'interrogations.
Des questions sans réponse
Deux ans et demi plus tard, le groupe de travail a dévoilé jeudi 5 décembre à la mairie de Cherbourg la synthèse (76 pages) de ce Livre Blanc, qui est imprimée à 10 000 exemplaires. Chaque Manchois recevra un courrier lui permettant de commander cette synthèse, qui sera aussi diffusée au niveau national, européen et même mondial puisqu'il s'agit d'une initiative unique et inédite.
"Logique purement économique (...) au détriment de la sécurité", événements climatiques, agressions extérieures, périmètres d'évacuation, le livre blanc "comprend de nombreuses et importantes questions qui n'ont trouvé aucune réponse ou des réponses partielles, incomplètes ou pire encore contradictoires", écrivent les élus locaux, qui estiment que l'expérience de Fukushima montre que l'accident nucléaire peut arriver.
"Faire accepter l'inacceptable"
Greenpeace, le Crilan et l'ACRO, trois associations ayant pris part au groupe de travail, n'étaient pas présente pour la présentation de la synthèse. Le Crilan s'en explique par la voix de Didier Angers. Il regrette que le Livre blanc ne se penche pas sur le site militaire de Cherbourg, ni sur les menaces d'attentat. "Le Conseil général de la Manche s’est plié à ce 'secret défense' incompatible avec la transparence et la démocratie affichées" indique Didier Anger du Crilan.
Didier Angers qui souligne aussi l'ambiguïté de ce Livre Blanc, notamment la dernière partie "post-accidentelle", qui "pourrait avoir le but de faire accepter l'inacceptable". Il fait ainsi référence au Japon, qui a multiplié par 20 la dose de radiation admissible pour la population. "Il s'agit d'un service après-vente en cas d'accident, à proposer à la Turquie ou l'Italie pour leur vendre l'EPR" indique-t-il à nos confrères de la Manche Libre.
BONUS AUDIO 1 : Jérôme Virlouvet, conseiller régional EELV
Virlouvet - livre blanc
BONUS AUDIO 2 : Michel Laurent, président des 3 CLI
Laurent - Livre Blanc
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