Le disque a vécu, ce sont désormais les concerts qui font vivre un groupe, et lui font acquérir une place auprès du public. A Caen et Hérouville, deux “tourneurs” s’occupent de trouver des dates à leurs protégés. Une chance rare, qui a largement favorisé l’éclosion de nombreux talents de la scène caennaise. “Sur le papier, nous ne nous occupons que de faire tourner nos artistes”, précise François Levalet, un des “tontons tourneurs” de l’association hérouvillaise du même nom. “Mais en réalité, il nous arrive d’accompagner des projets bien davantage que pour une simple tournée. La proximité de certains groupes bas-normands nous a encouragés à en faire plus, en travaillant avec eux sur leur stratégie de développement.” C’était le cas, par exemple, du trio expérimental Gablé, qui jouit aujourd’hui d’une réputation internationale, et aura bouclé à la fin de l’année plus d’une quarantaine de concerts en 2013. “Nous avons grandi avec eux”.
“La route est longue”
“Nous ne sommes pas là pour mettre en avant nos artistes locaux uniquement. Ce qui importe, c’est la vision artistique d’un groupe”, rebondit Romain Pellicioli, qui a lancé Dakatour, à Caen, en février 2009. C’est pourtant bien le succès récent d’un groupe caennais, les Concrete Knives, qui a mis le travail de sa société de tournée sous le feu des projecteurs. “C’est une réussite, continue le tourneur : je leur ai donné des clés, ils ont travaillé. Et quand le moment était là, ils étaient prêts. Le plus souvent, la route est longue...” Et ce, malgré le travail ininterrompu des différentes structures présentes autour des artistes.
Des métiers intimement liés
“Nous sommes un peu la pierre angulaire de cette filière : là où s’arrête l’accompagnement des salles de musiques actuelles, commence notre travail.” C’est avec une autre société d’édition, AKA Publishing, que Romain Pellicioli s’est installé dans le paysage musical de Caen. “Il s’agit de représenter les œuvres des artistes, de les placer sur de la publicité, de récupérer les droits...” De fil en aiguille, il produit aujourd’hui des spectacles et remplit parfois les fonctions de manager, “le 6e homme d’un groupe”, qui s’occupe des tâches administratives et représente les intérêts de l’artiste. “Dans ce métier, il n’y a pas de place pour les doux : il faut foncer. Le réseau est indispensable, et il se crée en se déplaçant, en organisant des rencontres... En tant que producteur, nous prenons tous les risques.”
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