Comme toujours avec Jean-Louis Brossard, le patron du festival rennais, la venue de Stromae est un coup de coeur plutôt qu'un coup marketing.
En mai dernier, le programmateur recevait à Rennes l'Anglais Benjamin Clementine, 24 ans, qui assurera cette année la création du festival et dont le charisme devrait en faire à son tour une révélation des Trans.
"Le tourneur de Benjamin est aussi celui de Stromae. Comme je lui demandais de ses nouvelles, il m'a dit qu'il travaillait sur un nouvel album et qu'il prévoyait une tournée de quelques dates dans des clubs. Du coup, je lui ai demandé si ça le brancherait de refaire les Trans. Après l'album est sorti et là, ça a été un truc de fous", raconte M. Brossard à l'AFP.
Il y a trois ans, le programmateur avait proposé la création du festival à ce jeune artiste que lui avait fait découvrir sa fille et qui n'avait alors fait que très peu de scène.
Les Trans avaient été un tremplin pour l'auteur d'"Alors on danse", qui avait enthousiasmé la critique avec un spectacle à la mise en scène particulièrement maîtrisée.
Depuis, le Belge est devenu un phénomène avec la sortie de son deuxième, "Racine carrée", fin août. Avec 600.000 exemplaires écoulés en trois mois, Stromae devrait terminer en tête des ventes de 2013 et sa tournée, qui s'étale sur plus d'un an, affiche déjà en grande partie complet.
Si les Trans ont déjà accueilli de grands noms par le passé, la venue d'un artiste qui suscite un tel engouement du grand public détonne dans un festival réputé pour son côté défricheur.
Groove et disco
"On n'est pas dépassé parce qu'on sait gérer un événement comme celui-là. Il y a peut-être des gens qui vont arriver dans le hall 9 (la plus grande des trois salles du parc Expo où Stromae jouera vendredi soir) et ne plus en bouger parce qu'il ne peut accueillir que 7.000 personnes sur 12.000, mais ça nous est déjà arrivé avec Vitalic ou les Beastie Boys", explique M. Brossard.
"Les gens savent que c'est un festival, on a communiqué en ce sens. On a envie que ça se passe bien pour le public, qui va peut-être découvrir d'autres choses parmi les 26 autres artistes programmés ce soir-là", ajoute-t-il.
Outre Stromae et Benjamin Clementine, les Trans mettront à l'affiche jusqu'à dimanche quelque 80 artistes venus de France, des Etats-Unis, de Norvège, de Chine ou encore du Brésil.
Alors que la programmation avait une couleur nettement new-wave en 2012, cette édition s'annonce "plutôt sous le signe du disco et du groove", note Jean-Louis Brossard.
"Je crois à un retour des sonorités assez chaudes. Il y a pas mal d'artistes de cette obédience aux Trans comme Escort, un groupe d'une dizaine de jeunes américains, copains de LCD Soundsystem et de !!!, qui font du 'new disco'. Mais aussi l'Américain Har Mar Superstar, les DJ de Tiger & Woods, l'afrobeat d'Ibibio Sound Machine, ou la tecno-brega des Brésiliens de Gang do Electro", dit-il.
D'autres artistes qui se sont déjà fait une réputation auprès des amateurs seront particulièrement attendus: le trio anglais London Grammar, auteur d'un premier album salué par la critique cette automne, l'ancien chanteur de The Rapture, Luke Jenner, qui se lance en solo, ou Les Nus, groupe mythique de la scène rennaise des années 80, qui se reforme spécialement pour le festival.
Après avoir battu leur record de fréquentation en 2012 avec 60.000 spectateurs, les Trans devraient à nouveau connaître une belle année, la quasi-totalité des soirées affichant complet avant même l'ouverture.
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