De nouveaux riverains veulent des expertises. Les anti-GDE veulent la mise sous scellés du site, mais aussi une expertise financière préventive sur la perte de valeurs de leurs biens. De l'autre côté, GDE veut que le blocus de son site, qui dure depuis 1 mois, soit levé, et que le nom de GDE ne soit plus utilisé dans la communication de ses opposants. Enfin 2 associations nationale : France Nature Environnement et le CNID réclament sous astreinte des éléments de dossiers que GDE ne transmet pas à l'experte mandatée par la justice.
Pour mémoire, GDE à ouvert son centre d'enfouissement le 22 octobre dernier, le matin-même où la justice caennaise allait examiner le dossier. "Une coïncidence", explique l'avocat de GDE.
2 jours plus tard, des citoyens opposés à l'industriel, faisaient le blocus du site de Nonant. Blocus qui perdure à ce jour, et qui restera en place jusqu'au délibéré des affaires examinées jeudi devant la justice argentanaise. Le mouvement citoyen s'est baptisé "FRO", comme Front de Résistance de l'Orne.
Chacun y est allé de ses arguments
Par exemple, dans la demande de mise sous scellé du site d'enfouissement de déchets industriels et automobiles de Nonant le Pin, les opposants estiment qu'ils sont là pour faire respecter une décision de justice : la réalisation d'expertises avant la mise en exploitation du site. Évidemment, GDE, par la voix de son avocat, estime que les opposants sont dans l'illégalité en se faisant justice eux-même.
Sur la demande d'expertise préventive financière, les demandeurs veulent que soient estimées avant l'ouverture du site GDE : leurs habitations, leurs terres. Ils pourront ainsi plus tard demander des compensations pour la perte de valeur de leurs biens, liée à l'activité de leur gênant voisin industriel. GDE répond que la valeur de l'immobilier varie, que cette estimation ne servirait à rien...
Maitre Laurence Thomas Riouallon, avocate des opposants à GDE :
GDE : nouveau délibéré le 5 décembre
De son côté, GDE réclame la levée du blocus du site
L'entreprise a déjà demandé au préfet de faire intervenir la force publique. Mais le blocus des anti-GDE est installé sur l'entrée du site, sur le terrain privé de GDE, et la force publique ne peut pas y intervenir. Le tribunal devra donc décider.
Mais là encore, les anti-GDE expliquent qu'ils sont là pour faire respecter la justice "que bafoue GDE". L'expertise devait avoir lieu avant l'ouverture. "Vous êtes notre seule recours" dira l'avocate des anti-GDE à la présidente du tribunal. GDE veut aussi interdire l'usage par ses opposants, de son nom, qui circule notamment sur tous les réseaux sociaux, et sur de nombreux médias. Tout ça n'est pas très valorisant pour l'entreprise...
Expertise en voie d'achèvement
On a appris jeudi que l'experte mandatée par le TGI d'Argentan avait terminé la 1ère phase de son travail. Il lui faut encore réaliser des expertises vétérinaires et elle doit pour cela s'associer avec un autre expert.
Référé de FNE et du CNIID
GDE affirme sa bonne volonté. Mais l'experte mandatée par la justice n'a toujours pas reçu les documents demandés à l'entreprise. C'est ce qu'affirment France Nature Environnement et le Centre National d'information Indépendante sur les Déchets qui ont fait un référé pour tenter de les obtenir. Leur avocat réclame une astreinte de 2000 euros par jour et par document non-transmis. Il demande aussi que GDE ne puisse pas exploiter son centre d'enfouissement tant que les documents n'ont pas été transmis à l'experte désignée par la justice.
Maitre Alexandre Faro, avocate des opposants à GDE :
GDE : nouveau délibéré le 5 décembre
La "Populasse" des anti-GDE
A la fin de sa plaidoirie, l'autre partie : Maître Mauduit, avocat de GDE, a traité de "populasse", les anti-GDE présents dans la salle.
Durant l'audience, il s'était déjà illustré par son comportement, fustigeant quelques sonneries de téléphone portable dans le public, mais tentant systématiquement de déstabiliser es avocats de ses adversaires par ses va et viens pendant leurs plaidoiries. Il a aussi fustigé la presse de ne pas colporter sa vérité. Mais comme à la fin de chaque audience, il a refusé de s'exprimer à notre micro.
Les 5 référés examinés ce jeudi 21 novembre 2013 ont été mis en délibéré au 5 décembre prochain. D'ici là, le blocus du site se poursuit.
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