- Vous aviez dénoncé en 2012 la face cachée d’un document exigé en France lorsqu’un Français épouse une étrangère. Quel est le problème ?
“Les mairies françaises réclament un certificat de coutume que l’on obtient auprès des autorités consulaires du pays concerné. Mais lorsque ce pays est musulman, on vous fournit ce document à la condition de pouvoir prouver la conversion à l’islam du futur conjoint. Ces mairies ne s’appuient pas sur une loi française mais sur une convention internationale signée en août 1981”.
- Quelle était l’idée originale de cette convention ?
“Il y en avait deux. La première était de pouvoir affirmer que le droit français était compatible avec le droit matrimonial du pays d’origine. C’est donc une protection et c’est la raison pour laquelle personne ne s’est élevé contre le danger qu’elle représente. La deuxième ambition de cette convention était d’assurer que la personne étrangère n’était pas déjà mariée dans son pays. Autrement dit, ce certificat de coutume sert de certificat de célibat”.
- Quels sont les effets pervers ?
“Les pays musulmans ont souhaité lier cette obtention de certificat de coutume à leur propre tradition en posant une exigence: pour obtenir ce certificat, vous êtes obligé de vous convertir car une musulmane n’a pas le droit d’épouser un non musulman. Je croyais que la France ne m’imposerait jamais cela mais j’ai découvert le contraire. Ma République m’impose une religion”.
- Comment avez-vous réagi au sein de votre mairie ?
“J’ai dit à l’adjoint au maire que j’allais saisir le procureur. Ce dernier a déclaré que les conditions d’obtention du certificat faisaient que ce certificat ne pouvait pas être imposé. Il a donc demandé au maire de nous marier”.
Pourquoi personne n’a rien dit depuis trente ans ?
“Beaucoup ont estimé que cette tracasserie administrative n’était pas un obstacle. On devient musulman en allant dans n’importe quelle mosquée et en prononçant la formule suivante devant deux témoins : “Je reconnais Allah comme étant le seul Dieu et Mahomet comme étant son prophète”.
- Vous dénoncez aussi des lois marocaines que vous jugez intolérables. Pourquoi ?
“Les interdits sociaux et religieux y sont très forts. Ce qui m’a le plus choqué est ce que j’ai vécu à la naissance de mes jumelles. Elles sont restées dix-huit heures sans soins adaptés. Ma femme est convaincue que ces grandes prématurées ont été mal traitées parce qu’elles étaient issues des quartiers très pauvres de Casablanca. Moi, je reste convaincu qu’elles ont été considérées comme des enfants de mécréant. L’une de mes deux filles est morte au bout de quatre jours. (Ndlr : la voix de Frédéric Gilbert est soudain brisée par des sanglots). J’ai vécu un déchirement abominable lorsque j’ai vu un imam porter ma propre fille que je n’avais jamais touchée ni embrassée, me dire que je ne pouvais pas assister à l’enterrement parce que je n’étais pas musulman. La seule chose qui les intéressait c’était mon argent pour payer les funérailles ! Comment un imam peut-il imposer des horreurs pareilles au nom d’une religion ? Cela reste une immense blessure. Je ne sais toujours pas où est enterrée ma fille. Imaginez l’ampleur du scandale en France si un musulman était traité de la sorte dans notre pays”.
- Quelle solution proposez-vous ?
“Il suffit de dire que le certificat de coutume, un document d’une page que notre Code civil n’exige pas, n’est pas obligatoire et que la convention internationale ne sera plus appliquée”.
Pratique. “Je l’aime Allah folie”, Yveling Rambaud, Hugo Doc et Cie éditions, 14,95 €, 238 pages.
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