La pluie fait partie de la vie des Normands, foi de Heula ! Elle ne ravit pas grand monde. Sauf peut-être les personnes qu’elle fait vivre indirectement. La mode s’en est accaparée depuis des années, comme en témoigne le sac donné à chaque client du magasin Aigle dans le centre-ville. Sur le papier, des dessins mettant en scène la pluie sont calqués. “Comme chaque automne à partir du mois d’octobre, l’intérêt pour les vêtements de pluie se fait sentir. En ce moment, plus de 50% de mon stock en dépend”, explique Cédrik Goulley, gérant du magasin. Ce n’est pas un hasard si la majorité des boutiques Aigle sont majoritairement installées dans des villes côtières ou toutes proches. Un conseil au passage : “Pour s’assurer qu’un vêtement est imperméable, il faut bien vérifier que les coutures soient thermocollées”.
Le chapeau séduit
Un nouvel accessoire fait sensation et rencontre un certain succès aux Galeries Lafayette : le chapeau de pluie. “Fini le temps où il était réservé aux mamies, il est devenu très tendance, aussi bien chez les adolescentes que chez les jeunes femmes”, explique la vendeuse en charge du rayon. Ciré noir, écossais, à fleurs ou coloré, il se décline pour s’adapter au goût de chacune.
Côté parapluie, la mode semble avoir exploré toutes les pistes. Si les professionnels s’accordent à dire que les grands sont bien plus résistants que les pliants, uniquement intéressants pour le confort qu’ils procurent, aucun coloris ne semble dominer le marché. La cloche et la transparence ont cependant le vent en poupe.
Le défi du canapluie
Dans les environs de Caen, la pluie inspire même des itinéraires touristiques. Américains et Allemands sont nombreux à faire un petit détour par les ateliers de H2O basé à Crépon, entre Caen et Bayeux. Cette entreprise, créée il y a 18 ans, produit plus de 5 000 parapluies par an. Mieux, elle a inventé en 2003 le bâton de randonnée équipé d’une ombrelle imperméable : la canapluie. La maison a aussi développé une gamme à destination des enfants. “C’est toujours un cadeau qui plaît à l’approche de Noël”, constate Martine Collard, directrice. Il est pour l’heure hors de question pour H2O de vendre ses parapluies ailleurs que dans son atelier. “C’est un choix : nous aimons la création plutôt que les produits en série et comme nous n’avons pas d’intermédiaire, le coût final reste accessible”. Le premier prix s’élève ainsi à 48 €. “Le fluo est très apprécié en ce moment, même si la tendance est liée à la saison avec des imprimés fleuris en été par exemple”.
Mais la pluie n’alimente pas uniquement la mode. Il suffit d’aller faire un tour dans les salles de sport pour voir qu’en hiver les tapis automatiques sont pris d’assaut par les joggeurs, pendant que la Prairie se vide progressivement dès novembre. Il en va de même dans les complexes dédiés au ballon rond comme Soccer World ou le Five à Carpiquet. Depuis le début du mois, les collectivités ont été contraintes à plusieurs reprises de fermer leurs pelouses aux différentes compétitions sportives. “Nous avons accueilli 350 joueurs le dimanche 10 novembre, contre 120 pour un dimanche habituel”, se réjouit Djaffard Amrani, gérant du Five. Les professionnels de la location de chapiteaux pourraient également en témoigner : même en été, l’activité ne connaît pas de pause. Qui ose se marier en plein air en Normandie, sans une solution de repli en cas de... pluie ?
Repères
Maussade. Il a plu sur Caen 11 des 13 premiers jours du mois de novembre. Au 13 novembre, 72 mm de pluie avaient déjà été enregistrés, soit presque autant que la normale pour ce mois (75 mm), selon Météo France. Toujours à cette date, le cumul depuis le début de l'année s'établissait à 589 mm, encore assez loin des 841mm de l'année 2012.
Moyenne. La moyenne annuelle des précipitations tombées à Caen entre 1981 et 2010 s'établit à 740 mm. C'est plus qu'à Strasbourg (665), Paris (637) et Marseille (515), mais c'est moins qu'à Cannes (795), Nantes (820), Lyon (832), Bordeaux (944), Brest (1210) et Biarritz (1 451).
Ensoleillement. S'il pleut moins à Caen qu'à Cannes, il n'y fait pas forcément plus beau. En 2012, Cannes a connu 63 jours de pluie, pendant que Caen en subissait 157.
Heula. Cette entreprise caennaise surfe depuis 2007 sur la pluie pour garantir son succès. Elle la décline en une multitude d’objets : cartes postales, vêtements, bols...
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.