Les dernières en date : Le Houlme, Malaunay et bientôt une sur le campus universitaire de Mont-Saint-Aignan (lire ci-dessous). La crise et ses conséquences...
La demande augmente
A Grand-Couronne, depuis 2004, l’épicerie sociale vient en aide à plus de 140 foyers par semaine. Dans cette commune de la rive gauche, c’est la municipalité qui a lancé l’initiative, via son Centre communal d’action sociale (CCAS), à l’instar de Canteleu qui possède la plus ancienne de toute l’agglomération avec ses 27 années d’existence (“Le Quotidien”). “Les gens qui viennent nous rendre visite ne le font pas de bon cœur”, reconnaît, sur place, Annick Lelièvre, maire-adjointe de Grand-Couronne en charge des affaires sociales. “Oui, la demande est plus forte. On voit arriver un public qu’on ne voyait pas autrefois : des retraités, des jeunes couples, des salariés surendettés”, ajoute Ivane Petit, responsable de la division “action sociale” de la commune. Un constat partagé partout, à Solepi ou encore à la Banque Alimentaire, qui vient d’ouvrir une épicerie de ce genre au Houlme.
Ici à Grand-Couronne, les bénéficiaires sont sélectionnés en fonction de leurs revenus directement par les services sociaux de la ville. Une somme leur est ensuite allouée pour faire leurs courses à l’épicerie. Sur place, les bénéficiaires payent les produits, un tout petit pourcentage, certes, mais un peu quand même. Une façon de responsabiliser tout le monde. Les travailleurs sociaux ou les bénévoles le reconnaissent : “Certains ont peur de franchir le pas, pourtant, tout le monde peut être amené un jour à voir besoin d’aide”.
Et l’histoire ne se limite pas à quelques courses. Car les bénéficiaires sont invités à prêter main forte, en devenant bénévoles, à la boutique, au potager situé juste derrière ou lors d’animations spéciales organisées tout au long de l’année. A Grand-Couronne, la dynamique est belle à voir. “Au départ, il s’agissait d’aide alimentaire. Désormais, nous organisons des ateliers, des concerts solidaires ou des projets culturels, dans lesquels les bénéficiaires-bénévoles sont pleinement acteurs. Ils ont un rôle et reprennent confiance”, détaille Yann Lemarié, le responsable de l’épicerie couronnaise.
Concernant l’approvisionnement en denrées alimentaires, notamment en produits frais, ces épiceries de l’urgence possèdent plusieurs leviers : acheter elles-mêmes grâce aux aides municipales, signer des partenariats avec des grandes surfaces, des entreprises, le port ou des associations, ou encore bénéficier des collectes de la Banque Alimentaire. Les solutions ne manquent pas pour nourrir ceux qui ont faim.
- Les épiceries sociales de l’agglomération :
Grand-Couronne (2 rue Lefort), Canteleu (9 ancienne Route de Duclair), Le Houlme. Gérées par Solepi : Rouen (1 rue des Augustins et 99 cours Clémenceau), Sotteville (rue Léon Salva), Le Mesnil-Esnard (4 rue de la République) et Malaunay (place du 8 Mai).
Une épicerie va ouvrir sur le campus
“Avec tous nos stocks, on pourrait fournir sept ou huit nouvelles épiceries sociales en Seine-Maritime”, lance Mari Carmen Lanchon, l’une des responsables de la Banque Alimentaire de Rouen, qui vient d’ouvrir un magasin au Houlme. Et deux autres verront bientôt le jour : dans le centre-ville de Rouen, rive droite, et, plus surprenant, sur le campus universitaire de Mont-Saint-Aignan. La célèbre association d’aide alimentaire a décidé de s’attaquer à un problème passé souvent sous silence: la précarité de certains étudiants. “Beaucoup ne mangent pas à leur faim. Nous aiderons au moins 500 personnes, sûrement plus. En 2012, 2 400 étudiants (ndlr: soit environ 10%) sont allés voir une assistante sociale”, rappelle Mari Carmen Lanchon. L’épicerie devrait ouvrir avant Noël.
La Banque Alimentaire, qui ne manque pas de projets, prévoit d’ouvrir une épicerie sociale itinérante. Un bon moyen de se rapprocher des bénéficiaires.
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