"Honneur/ Dignité/ Justice... Pour toi mon fils ... pour toi mon petit frère ... pour toi notre ami": la banderole est déployée devant le Palais de justice d'Alençon, ce mercredi 20 novembre 2013.
Les Assises de l'Orne y jugent depuis ce mercredi matin sous protection policière, l'auteur du meurtre de Samir Boukheliaa, 21 ans, le 9 juillet 2011 à Alençon.
La victime a reçu 11 coups de couteau, dont 2 mortels, au foie et aux poumons. Yasmine Faitchi, 25 ans, l'accusé, reconnaît les faits, mais sans détail. Il a oublié. Le père, les frères et soeurs de la victime sont présents à l'audience. Ils sont partie civile.
Ce mercredi matin, la cour s'est interessée à la personalité du meurtrier, un sans-papiers, arrivé de Casablanca (Maroc) en France, en 2008. Il est l'un des 4 enfants d'une famille sans problème, dont le père est camionneur. Il est venu en France rejoindre ses 2 grands frères, Saïd et Mustapha, qui y sont déjà pour raisons économiques.
L'un de ses frères (l'autre est en prison), une ex-petite amie, et Angélina sa compagne avec laquelle il a une petite fille de 2 ans, et avec laquelle il s'est fiancé alors qu'elle n'avait que 15 ans et demi, se succèdent à la barre. Personne ne s'explique pourquoi il a commis l'irréparable.
Les 2 filles décrivent le prévenu comme aimant les discothèques, l'alcool, quelqu'un de bagarreur et qui s'intéresse beaucoup aux femmes. Quelqu'un de menteur, de manipulateur. Les 2 pensent qu'il s'est intéressé à elles pour se marier, pour avoir des papiers. Mais cela n'explique pas le crime.
Depuis les faits, le frère, victime de menaces, a quitté Alençon. Angélina s'apprête à faire de même. En pleurs à la barre, elle explique les menaces adressées par téléphone depuis sa cellule, par Faitchi. Elle s'apprête à quitter Alençon pour aller vivre à 900 km d'ici, pour avoir la paix, pour tourner la page: "J'ai fais la pire erreur de ma vie en me mettant avec lui", explique-t-elle au président du tribunal.
Moment trouble dans les auditions : le meurtrier présumé a confié à son ex-petite amie avoir déjà poignardé quelqu'un au Maroc. Le président interroge: "C'est pour ça que vous êtes venu en France ?". L'accusé nie. Son avocat produit un extrait de casier judiciaire marocain qui prouve que son client n'a jamais eu d'ennui avec la justice de son pays de naissance. La partie civile s'interroge : "Comment avez vous pu avoir cet extrait de casier judiciaire alors que le juge d'instruction, sur commission rogatoire internationale, n'a pas réussi à se le procurer?"
L'audition des témoins va se poursuivre jusqu'à ce mercredi soir. Le verdict, initialement prévu vendredi, devrait finalement être rendu jeudi soir. L'accusé risque 30 ans de réclusion criminelle.
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