Au tribunal de Rouen : simple vol isolé ou bande organisée ?

En août dernier, P. M., lituanien, rejoignait son épouse dans la capitale française. Le couple avait cédé à une proposition d’embauche intéressante et d’autant plus tentante que la Lituanie traversait une crise économique sans précédent. En réalité, il n’en était rien.

L’homme fut interpellé une première fois par la police des frontières, puis il fut placé en centre de rétention. Il en ressortit cinq jours plus tard pour procédure irrégulière. Il vécut ensuite de “petits larcins” tandis que sa compagne regagna leur pays. “Je suis arrivé en France pour travailler. Mais, je suis tombé sur des gens qui volaient”, expliqua-t-il aux magistrats.

La main dans le sac

Le 21 octobre, l’homme, alcoolisé, arriva à Rouen, au centre commercial Saint-Sever. C’est là qu’il fut arrêté, à la sortie d’une parfumerie, avec deux flacons d’une célèbre marque de luxe. Il se laissa appréhender et remit sans rechigner le sac enrobé d’aluminium. Quant à la marchandise, elle fut rangée en rayon.

Le prévenu a été présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Rouen. “J’ai consommé de l’alcool pendant quatre ou cinq jours parce que la semaine dernière c’était l’anniversaire de ma femme”, a-t-il dit. “J’étais venu quelques heures à Rouen pour me promener.”

L’homme a déjà été condamné pour vols à l’étalage. “La première fois ? J’avais de gros soucis d’argent mais là c’était à cause de l’alcool ”, a-t-il déclaré.

Le procureur n’était pas de cet avis. “Il y a de multiples vols de cet ordre là, partout en France. Ce sont des réseaux nationaux, organisés” Qu’importe… A l’audience, l’inculpé s’est davantage soucié du devenir de sa femme qui devait le retrouver ces jours-ci. “Tout ce que je veux, c’est travailler avec ma compagne en Allemagne, pour subvenir à nos besoins.” Avant cela, il devra purger deux mois de prison.