Dix-huit centres de lutte contre le cancer existent en France. Fondé à Caen en 1923, l’hôpital François Baclesse fête cette année le quarantième anniversaire de son implantation au pied du CHU, sur le plateau nord de Caen. Accueillant 6 500 patients par an, dont 5 000 nouveaux cas, l’établissement figure parmi les plus importants de l’hexagone. “Nous avons trois principales missions”, explique Stéphane Fagot, directeur général adjoint. “Les soins, la recherche et l’enseignement”. La première, très visible, est évidemment la plus connue. Au rez-de-chaussée, le service des consultations reçoit chaque semaine près d’un millier de personnes, adressées par un médecin traitant ou un spécialiste. C’est dans ces bureaux que des vies basculent, à l’annonce du diagnostic.
“Chaque tumeur est unique”
“L’accompagnement que nous offrons au patient est le premier pas vers la bonne réception du traitement”, indique Agnès Scher, responsable du secrétariat médical et des consultations. Aux professionnels d’apporter alors du “sur-mesure”. “Chaque tumeur est unique. Face à cette complexité, il faut répondre avec du cousu main”, insiste Stéphane Fagot.
En fonction des diagnostics, les patients peuvent être admis en hôpital de jour (40 places). Après un bilan biologique indispensable, le patient débute son traitement chimiothérapique par perfusion. “Tout est conçu avant l’admission dans notre propre pharmacie”, souligne Sébastien Jaffre, cadre de santé. “60% des patients sont soignés pour un cancer du sein”, précise le Dr Audrey Faveyrial, chef de service.
2 500 opérations par an
A l’opposé du bâtiment, l’aile de radiothérapie accueille elle aussi de nombreux patients, dans un environnement plutôt anxiogène. Portes blindées, murs épais de plusieurs mètres... Ici, on irradie. A ce jour, l’établissement dispose de quatre accélérateurs dits “classiques” dont l’un sera très prochainement remplacé “pour une mise en service en janvier 2014”, espère Magali Micaud, cadre de santé. Depuis deux ans, le centre caennais dispose aussi de deux appareils de pointe : CyberKnife® et tomoThérapie®. Ils permettent de délivrer de hautes doses de radiations sur une tumeur, avec une importante précision, millimétrique avec le premier appareil.
Enfin, le centre Baclesse dispose d’un département de chirurgie où sont opérés 2 500 patients par an. Dans l’un des cinq blocs, le médecin dispose d’un robot chirurgical, “avec une console de commande, une colonne vidéo et des bras articulés”, indique Elisabeth Bellomo, cadre. “L’avenir dans ce département chirurgical, c’est le “per-opératoire”. Cela permettra d’irradier directement l’organe. L’avantage ? Une seule séance au lieu de 25 pour le patient !
Les indispensables soins de support
Ils ne soignent pas mais apportent un grand réconfort aux patients : les soins de support. Parmi ceux-ci, la diététique. “Un patient qui s’alimente mal a 50% de risque en plus de ne pas aller jusqu’au bout de sa chimiothérapie. Et le risque de récidive est également plus important”, souligne le Dr Claire Delorme, coordonnatrice des “activités transversales et soins de supports”. L’hôpital François Baclesse apporte donc une attention particulière à son service de restauration. “Nous servons 500 repas par jour. Tout est fabriqué ici”, explique Eric Pacteau, responsable de l’hôtellerie.
Au quatrième étage, le centre contre le cancer abrite aussi un cabinet d’esthétique. “Avec une chimiothérapie, le teint change par exemple”. Les patientes apprennent ici à atténuer les effets indésirables liés au traitement grâce au maquillage et aux perruques. Les soins de support englobent aussi le soutien psychologie ou social, lié à la maladie.
REPERES
En chiffres Le centre François Baclesse emploie 907 salariés dont 102 médecins et personnels scientifiques. Au total, 6 500 patients sont accueillis chaque année.
Géographie 46% des patients viennent du Calvados, 29% de la Manche et 14% de l’Orne. Leur âge moyen est de 57 ans. 62 % des patients sont des patientes.
Répartition Le plus traité des cancers à Caen (60% des cas) est celui du sein, suivi des cancers urologique et gynécologique puis des voies aéro-digestives supérieures.
Amiante Le centre François Baclesse souffre comme son imposant voisin, le CHU, de la présence d’amiante. “Nous en voyons pratiquement le bout”, assure Stéphane Fagot.
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