Qu’est-ce qu’un cimetière dormant et combien y en a t-il à Caen ?
“Malgré les bombardements de 1944, Caen a su sauvegarder un véritable trésor : les cimetières dormants. Ils datent du XVIIIe et XIXe siècle. Il y en a six : les Quatre Nations, Saint-Jean, Saint-Ouen, Saint-Nicolas, Saint-Pierre et le petit cimetière protestant, près de l’université (lire ci-contre). Ce sont des sites qui ne sont plus utilisés pour les inhumations”.
En quoi ce patrimoine est-il important ?
“C’est une mémoire qui gît là... Ce sont les tombes de veilles familles caennaises et de quelques personnalités : l’élégant dandy George Brummell (1778-1840), le fondateur de l’archéologie médiévale en France, Arcisse de Caumont (1801-1873), ou encore l’illustre Monsieur Loyal (1796-1867), artiste de cirque...
Selon la SPPEF, ce sont des lieux en péril ?
“Certaines sépultures sont encore entretenues par les familles, notamment sur des concessions perpétuelles. Mais beaucoup sont à l’abandon. La ville entretient ces cimetières a minima, pour éviter la friche, mais les monuments, dont l’entretien reste à la charge des familles, se dégradent, tombent en ruine ou sont vandalisés...”
Quelles sont les recommandations de la SPPEF ?
“La SPPEF souhaite que la municipalité caennaise entre dans une protection plus active de ces sites. Il y a plusieurs possibilités : la mairie peut dans un premier temps faire un travail de poursuite de l’état-civil, c’est-à-dire retrouver les descendants afin qu’ils prennent leur responsabilité. Elle peut aussi se substituer aux familles, qui parfois ignorent même que leurs aïeux reposent ici, et à terme, parvenir à une logique de protection patrimoniale. En clair, inscrire les tombes les plus intéressantes à l’inventaire des monuments historiques. Ce serait quand même un paradoxe que la tombe de celui qui a inventé la notion même de monument historique en France, à savoir Arcisse de Caumont, ne soit pas elle même protégée ! Enfin, la municipalité peut aussi affecter à nouveau les tombes aux descendants des familles. C’est ce choix que vient de faire une ville comme Lyon. Dans tous les cas, l’objectif est de préserver ces lieux dans leur identité et dans leur authenticité”.
Certains trouvent ces cimetières romantiques, d’autres dangereux... Et vous ?
“Ces deux points de vue ne sont que le constat d’une non-décision. Il y a urgence à préserver ces lieux de l’oubli”.
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