De la pierre, Emmanuel Dilhac fait jaillir des sonorités magiques et du bout de son pinceau, d’étranges ondulations primitives. A 75 ans, cet artiste prolifique vit au calme, à Yquebeuf, au nord de Rouen. C’est dans un pavillon niché entre bois, champs et bourg qu’il dévoile ses créations. Dans ses yeux et sa voix, brûle le feu de celui qui ne s’arrêtera jamais de créer, de chercher. Au rez-de-chaussée de sa maison, si près de la terre, on découvre la facette la plus surprenante de son art : ces centaines de pierres dénichées au grée de ses promenades et choisies pour leur son.
S’il est méconnu dans sa région, l’artiste s’est produit au Musée du Quai Branly ou à l’Unesco, à Paris. Il a aussi participé à la promotion du didgéridoo en France. Cette année, Emmanuel Dilhac sort son 14e disque : Woolloo Wakan. Enfant, près de Paris, il traînait sur la voie de chemin de fer, à la recherche de... pierres. “J’ai toujours su que j’avais quelque chose de spécial”, glisse-t-il. A 20 ans, il s’intéresse à la préhistoire et “fouille” dans les racines de l’homme.
“Une illumination”
“Un jour, face à la vallée de la Meuse, dans le pays de ma mère, je me suis demandé comment transmettre les sentiments qui me traversaient ?” Il réalise alors des “dessins non pensés”, des “divagations” liées selon lui à sa “mémoire ancestrale”. Plus tard, ce diplômé de l’école Estienne s’installe près de Rouen. “J’ai eu une autre illumination en entendant le chant d’une perdrix. On aurait dit deux silex frottés”. D’où vient le son, la voix ? Emmanuel Dilhac ressasse la même quête qui le pousse à faire “chanter les pierres”, les branches, les coquillages. Et quand il tape sur ses roches, on croirait entendre soudain le dialogue des premiers hommes avec le cœur de la terre.
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