En introduction de session, Jean-Léonce Dupont, le président du Conseil général du Calvados (Udi) n’y a pas été par quatre chemins pour qualifier le projet actuel de redécoupage des cantons par l’Etat. Il l'a désigné comme étant un "ruralicide". Deux heures de débat ont suivi, avant d’accoucher d’un vote du Conseil général qui s’est traduit par un avis défavorable au sujet du décret créant les nouveaux cantons du département. Le projet prévoit de faire passer leur nombre de 49 à 25 dans le Calvados, et de faire élire des couples de deux conseillers généraux sur chacune de ces nouvelles entités administratives.
Pour soutenir les conseillers généraux défavorables à cette réforme, pas moins de 140 maires du département avaient fait le déplacement à Caen. "Ce projet participera, s’il entre en vigueur, à la désertification des campagnes, explique un élu. Car en regroupant les cantons ruraux, des chefs lieu disparaîtront et avec eux des postes, des gendarmeries, etc…". Le maire de Lisieux et conseiller général du canton Lisieux I, Bernard Aubril (Ump), dénonce une réorganisation qui "freinera la place des villes de petite taille et les petites communes dans le département et dans l’Etat". De son côté, Clotilde Valter (PS), élue du canton Lisieux II, estime que ce projet permettra plus de parité. Au Sénat mercredi, un représentant du ministère de l'Intérieur a fait savoir que "le gouvernement procède au remodelage cantonal en fixant comme premier principe le respect des critères démographiques", d'où ce désir de rassembler certains cantons ruraux en une seule entité.
La tension politique née de ce débat s’est illustrée dans la rue. La police municipale de Caen a, pour la première fois depuis bien longtemps, mis des contraventions aux voitures garées à l’emplacement tacitement prévu pour les conseillers généraux et autres élus en cas de session extraordinaire, sur le petit parking jouxtant le Conseil général (voir photo). Les propriétaires des voitures concernées avaient anticiper en glissant un petit mot : "Merci la ville, merci Duron". Les élections municipales n’ont lieu que dans cinq mois.
A l'heure actuelle, quatorze conseils généraux ont déjà émis un avis sur ce projet. Onze étaient positifs, trois négatifs.
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