Un mouvement urbain et sociologique faisant de l’hémisphère “sud” de la capitale normande une terre de renouveau. Quelques chiffres pour s’en convaincre : une trentaine de programmes immobiliers neufs seront livrés ou commenceront à sortir de terre d’ici à la fin 2014, auxquels il faut ajouter les dizaines d’autres qui ont déjà vu le jour ces dernières années. Entre 1999 et 2009, la rive gauche a gagné près de 3 300 habitants et affiche un taux de croissance de la population à deux chiffres sur cette période (+11 %) alors que la rive droite piétine à 1 %. Environ 32 000 Rouennais vivent désormais au sud de la Seine, soit 29 % de la population totale.
L’impact du métro
Pourtant, “le clivage rive droite-rive gauche est encore ancré dans les têtes, même chez des néo-Rouennais installés depuis peu”, constate un agent immobilier du centre-ville. Réputée, souvent à tort, moins sûre et moins attrayante, la rive gauche tarde à rattraper son retard en terme d’image. La métamorphose urbaine qui s’y annonce pourrait devrait la donne dans les prochaines décennies (lire ci-dessous).
“Je me refuse de parler de revanche de la rive gauche sur la droite, insiste Yvon Robert, le maire de Rouen. Ce climat est dépassé”. Pour l’élu, il faut miser sur un développement “harmonieux des deux rives”. Créer du lien, gommer la Seine : un défi que les politiques tentent en réalité de relever depuis les années 1960, avec l’installation de la préfecture rive gauche (en lieu et place de l’actuel Conseil général) en 1965 et l’arrivée du centre commercial Saint-Sever en 1968. Mais le premier lien puissant à être jeté entre les deux rives a été sans conteste la création du métro, en 1994. Aujourd’hui, il suffit d’observer le dynamisme immobilier et économique autour de la ligne pour saisir l’importance d’un tel choix.
La rive gauche attire de plus en plus de jeunes ménages en recherche d’un appartement neuf et moins cher. Dans quelques mois, le quartier découvrira une place des Emmurées métamorphosée, une “mini-Saint-Marc” à Saint-Sever. En détruisant l’horrible parking de béton, la Ville apporte la lumière et dote le quartier d’un marché digne de ce nom. Un excellent signal pour tout le voisinage.
La rive gauche n’a pas à rougir non plus en matière d’espaces verts. “Le Jardin des plantes est un élément patrimonial et de détente très fort, très apprécié”, rappelle Yvon Robert. Sans oublier, à l’ouest, la “nouvelle” presqu’île Rollet et, à l’est, le parc Grammont, inauguré en 2005. Un parc créé dans un quartier en profonde mutation où le promoteur Nexity bâtit déjà son troisième immeuble. “L’urbanisation actuelle vient gommer les clivages. Nous assistons à un rééquilibrage naturel”, analyse Me Eric Rungeard, délégué à la communication au Conseil régional des notaires. La rive gauche change vite, plus vite que les mentalités.
Et le principal reste à venir...
Une gare ferroviaire flambant neuve, un immense quartier prêt à éclore, des quais bas verdoyants et sans voiture : dans vingt à trente ans, sauf mauvaise surprise, la rive gauche n’aura plus grand chose à envier à sa voisine de droite, si ce n’est les vieilles pierres. A l’ouest de l’avenue Rondeaux, le futur éco-quartier Flaubert accueillera à terme 5 000 habitants et des dizaines d’entreprises et de commerces.
Le projet, emmené par la Crea, commencera à voir le jour dès 2015 ou 2016, le long de l’avenue d’abord, avant de progresser lentement vers la Seine. Avec la construction du futur siège de la Crea sur les quais, le centre de gravité de Rouen va se rééquilibrer. D’autant plus qu’à l’est, la future gare Saint-Sever, à l’horizon 2030-2040, formera un formidable aimant immobilier et économique. Elle sera reliée au quartier Flaubert par une nouvelle ligne de transport “Est-Ouest”, qui s’ajoutera au futur “Arc Nord-Sud” (2018).
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