De quoi s’agit-il ?
“EGO 39-45 est un site lancé en juillet pour permettre un accès au plus grand nombre. Il rassemble aujourd’hui 8 000 références de témoignages de la Seconde guerre mondiale, publiés en français entre 1940 et 2011. L’objectif est de créer la bibliographie la plus exhaustive possible, aussi bien pour les historiens que pour le grand public. Rentrer dans l’Histoire par un témoignage, c’est parfois plus accessible qu’un livre d’historien. Le Mémorial de Caen participe largement à l’acquisition des témoignages recensés.”
Quelle est la zone géographique couverte ?
“Pour l’instant, nous avons uniquement retenus les témoignages publiés qui traitent de la France et-ou des Français dans la guerre, et qui sont rédigés en langue française. Nous référençons ainsi par exemple des témoignages de soldats allemands pendant l’Occupation, écrits en français, ou ceux de Français qui se sont battus en Afrique du Nord.”
Quelle est la particularité de votre projet ?
“Nous nous sommes aperçus que nous avons à faire à une littérature qui est très rare. Certains témoignages n’ont été publiés qu’à une dizaine d’exemplaires et il est compliqué d’en trouver la trace. La moitié des ouvrages publiés entre 1940 et 1949 n’est disponible que dans une ou deux bibliothèques en France. Il y eut beaucoup de production, mais assez peu de public.”
Quels aspects de votre recherche ont pu vous étonner ?
“Certains témoignages bien sûr, toujours saisissants et portant à la connaissance commune des faits restés confidentiels. Et puis, les auteurs des années d’après-guerre ne sont pas les mêmes que ceux des années 80, d’où des témoignages qui évoluent notamment parce que pendant la guerre et juste après, les tabous étaient bien plus nombreux qu’aujourd’hui. Les catégories de victimes ne se sont pas toutes exprimés au même moment. Tout le monde n’a pas la même histoire devant la Seconde guerre mondiale.”
Constatez-vous un décalage entre des témoignages et ce qu’il reste de l’Histoire dans la mémoire collective ?
“Oui, bien sûr. Le cas le plus caractéristique est celui des requis du STO. 650 000 hommes sont partis dans ce cadre en Allemagne. Ceux qui ont témoigné pendant la guerre sont souvent allés en camp de concentration. Personnes ne voulait les entendre après la guerre. La mémoire juive en est un autre exemple, les témoignages de cette communauté étant inexistants entre 1945 et 1960. Idem pour les Justes.”
Quelles limites vous-êtes vous fixées ?
“Nous espérons avoir recensé 15 000 ouvrages d’ici 2018.”
Pratique. www.ego.1939-1945.crhq.cnrs.fr
Une vie, six dates
. 1961, naissance à Angers.
. 1990, école supérieure des bibliothèques à Lyon.
. 1991, responsable des archives au Mémorial.
. 2000, DEA sur le travail forcé dans le Calvados.
. 2005, entrée au Centre de Recherche d’histoire quantitative de Caen.
. 2010, début des travaux sur “EGO 39-45”.
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