Détrônés au début des années 80 par le compact disc (CD), remisés depuis des années dans les vide-greniers, les vinyles reviennent en force sur le devant de la scène. “Il y avait toujours une production mais elle se limitait à certains genres comme le punk, l’électro ou le reggae” précise Philippe Berrubé, responsable “Des mondes perdus”, une boutique pleine de vinyles en tous genres rue Cauchoise à Rouen.
Avant d’ajouter : “le temps du vinyle ne s’est jamais terminé. Le disque est juste resté dans sa pochette pendant quelques années”! Cette période est révolue. Des chanteurs en vogue, comme Lady Gaga et Madonna outre-atlantique, ou Stromae et Mylène Farmer en Europe, se prennent au jeu et sortent leurs albums en version vinyle.
Un meilleur son
Pour les passionnés de 33 et 45 tours, rien ne vaut la qualité musicale du vinyle. Philippe Berrubé, fou de musique, ne jure que par ces grandes galettes noires : “Le vinyle dégage une chaleur que l’on ne trouve pas avec le CD”, affirme-t-il. “On est au plus près de ce qu’a produit l’artiste avec les aigus et les graves. Un CD, c’est plat”. Et puis, “un CD s’il est rayé, on ne peut plus l’écouter. Le vinyle, lui, émettra quelques craquements mais sera toujours utilisable”.
Dans sa boutique, baignant en permanence dans un univers sonore, 8 000 disques sont triés par ordre alphabétique puis par genre. De 1 à 30 € - 12€ en moyenne pour les dernières sorties - le vinyle est accessible à toutes les bourses. Ce qui n’est pas pour déplaire aux jeunes gens qui fréquentent de plus en plus les lieux. “Une partie importante de la clientèle a autour de 25 ans. Avec une bonne culture musicale pour la plupart, ils viennent redécouvrir des morceaux entendus sur internet ou que leurs parents évoquent avec eux comme Pink Floyd ou Led Zeppelin”, souligne Philippe Berrubé.
Un regard partagé par Alain Barabé, autre collectionneur et vendeur passionné. Ce dernier a ouvert sa boutique, rue du Père Adam à Rouen et les affaires tournent bien également. Même constat rencontré auprès des grandes enseignes : “Les jeunes sont touchés par toutes les nouveautés. Aujourd’hui, pour le vinyle, nous en comptons autant que de rééditions”, indique Olivier Garcia, directeur musique, vidéo et diversification à la Fnac.
Le culte de l’objet
Ce spécialiste fait l’écho d’un autre phénomène : celui du collectionneur. “Aujourd’hui, beaucoup de clients se procurent des vinyles pour l’objet en lui-même”. Certains achètent d’ailleurs pour un même album les deux supports musicaux : CD et vinyle. Surfant sur la tendance, les éditeurs vendent des disques avec des coupons MP3 qui permettent de récupérer les morceaux sur internet et de garder le vinyle en lieu sûr pour ne pas l’abîmer. Ils n’hésitent pas non plus à rééditer des vinyles colorés, une image remplaçant la face noire du disque, pour embellir l’objet. Ou à multiplier les fameuses “éditions limitées”.
Malgré le téléchargement, le CD résiste bien
Avec la montée en puissance des téléchargements sur internet et le retour des vinyles dans les bacs, les éditeurs de CD ont de quoi s’inquiéter. Néanmoins, c’est le support qui se vend encore le plus aujourd’hui. “Nous connaissons même une embellie cette année. On ne parle pas encore d’une bonne reprise mais cela fait du bien à tout le monde”, indique Olivier Garcia, à la Fnac. “Lorsqu’un groupe star sort un album, comme celui de Daft Punk, les clients achètent le CD, ce qui entraîne la consommation d’autres produits”. Cet effet boule de neige permet au CD de maintenir le cap.
Les spécialistes du vinyle à Rouen :
- Baggaryddim, rue Seille
- Les mondes perdus, rue Cauchoise
- Select records, rue Sainte-Croix-des-Pelletiers
- Vinyl-Corner Shop, rue Cauchoise
- Vinyl is back, rue du Père Adam
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