Cette dernière héberge actuellement une quinzaine de sociétés. Et quand l’une quitte la pépinière, c’est qu’elle est suffisamment armée pour voguer seule. C’est le cas du cabinet d’architecture navale de Vincent Lebailly, maintenant implanté à Bernières-sur-Mer : “La pépinière a été pour moi un très bon point de départ. J’y retourne régulièrement. C’est important de ne pas s’isoler. La filière est un peu frileuse mais résiste étonnamment bien à Caen. Elle compte beaucoup de très petites entreprises mais celles-ci sont très spécialisées et ont de grandes compétences”.
L’innovation gagnante
Les entreprises accueillies à Norlanda ne connaissent pas toutes cette success story. “La filière nautique reste assez fragile”, reconnaît Nicolas Géray. “Certains projets n’ont pas percé en raison de l’activité même ou parfois par manque de moyens au démarrage. Et puis, il y a moins de clients qu’avant”. L’agglomération caennaise peut cependant se réjouir de quelques fleurons : à Ouistreham, zone des Maresquiers, ou à Mondeville avec V1D2 (préparation et réparation de bateaux de course au large et de régate). A Norlanda aussi, l’activité tourne bien. Chez Shoreteam, qui emploie dix personnes, quinze à vingt ponts de bateaux, longs de quinze mètres, sortent par an. “Le marché est un peu morose”, analyse Benoît Cousin, associé à la tête de cette entreprise. “Des sociétés ne s’en sortent pas. Nous sommes heureux de ne pas en faire partie”. En collaboration avec la société cherbourgeoise Tydalis, Shoreteam travaille sur un projet d’hydrolienne flottante. “Les énergies marines renouvelables représentent pour nous une importante perspective de développement”.
Le voisin de Shoreteam, Iguana Yacht, a misé sur l’innovation avec des bateaux de plaisance amphibies qui n’ont plus besoin de remorque pour sortir en mer. Sur le principe du train d’atterrissage, deux chenilles permettent à l’embarcation de circuler sur la terre avant de se rétracter dans la coque. Normandy Yacht Service, spécialisée jusqu’alors spécialisée dans la rénovation et la transformation de bateaux, s’est lancée dans la construction neuve. “Aujourd’hui, il faut aller chercher le client. Je pense rebondir au bon moment en me diversifiant”, confie Patrick Lenormand, gérant. Ce virage, il le prend avec le Cordova 40, un bateau à la coque aluminium, long de douze mètres. “Nous sommes dans une spirale positive. Et nous nous battons avec nos armes : des bassins en eaux profondes, le canal de Caen à Ouistreham et des ateliers, avec de la hauteur sous plafond, des ponts roulants et des portes sectionnelles dignes de ce nom”.
Il manque par contre sur le territoire caennais une grue de levage, un investissement lourd. Il pourrait pourtant offrir à la filière locale l’assurance totale dont elle a besoin.
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